Laissez moi partir…

Voila comment j’ai vécu, en plein confinement, un beau moment de partage ...

  • Mais commençons par le début :

J’ai toujours voué un amour particulier pour le Brésil. Dans ma jeunesse, le seul moyen de me faire voyager restait les correspondances courriers…. Je me souviens d’une certaine « Débora » de Rio, mais aussi de « Sœur Claudia » qui s’occupait de lépreux à Porto Velho…Deux Brésil bien différent..

Je passais aussi de longs moments derriere ma radio à écouter les ondes courtes… Et quelle magie lorsque j’arrivais à capter ces voix et musiques venues de si loin..Et le plaisir de recevoir dans ma boite aux lettres un courrier avec quelques cartes postales ou autocollants d’un pays qui me fascinait..

Tellement fasciné que j’avais même commencé à apprendre le Brésilien! 🙂

  • Mais revenons en 2020, en ces mois difficiles de confinement que nous vivons tous, et où il faut arriver à se faire voyager tout en restant sur son balcon…

La colline est là, à deux pas et me manque cruellement. Assis dans mon transat, j’ai la chance d’avoir une belle vue avec notamment le château « Teissiere » de Poisat dont j’avais retracé une partie de l’histoire.

Et c’est ce château qui m’a fait retourner au Brésil.

Une fois de plus, rien n’est lié au hasard…. Vous allez comprendre :

Il y a quelques mois sur Instagram le #Poisat, m’avait dirigé vers une photo et un compte : Celui de César.

Pensant au départ communiquer avec une personne habitant le Château, je découvrais César, Brésilien, vivant prés de São Paulo….Professeur de Français.

« C’est le château de ma tante….J’habite au Brésil! »

Quelques échanges et partages de photos de nos coins respectifs ont suffit à créer un lien.

C’est ce château qui nous lis aujourd’hui .

Alors avec ce soleil qui me narguait ce dimanche après midi, et l’impossibilité de sortir et m’évader à ma manière ; Je me suis posé au soleil, avec entre les oreilles la chaine Youtube branchée sur quelques airs brésiliens que j’affectionne, histoire de me faire voyager aussi loin que l’imaginaire peut me le permettre, et d’arriver à toucher virtuellement les frontières et les côtes de ce pays si lointain.

Jusqu’à ce que le hasard me fasse découvrir cette chanson « Perciso Me Encontrar » de « Cartola » que je ne connaissais pas :

Je suis alors parti en boucle sur ce titre…J’étais à la fois touché par la musique, mais je sentais que les paroles exprimaient quelque chose d’important, de triste et joyeux à la fois.

Une traduction de « mon ami Google », comme on dit, me donnais quelques pistes, mais rien ne vaut une traduction humaine.

Alors grâce à la magie d’internet, j’ai parlé à César de cette chanson…

…et je lui ai demandé si il pouvait m’aider à comprendre ce que Cartola voulait exprimer.

Et quelques minutes plus tard je recevais cette photo :

Une lettre manuscrite avec les paroles en Français.

Quel magnifique cadeau!!!

Il aurait pu tout simplement me la transcrire de façon plus anonyme comme un simple message.

ça m’a rappelé cette époque de correspondances par courriers interposés et aussi le cahier de la croix de Quinzonnas.

J’étais touché par le geste, et aussi par ces paroles qui me correspondent tant en ce moment, moi qui suis habituellement si souvent dehors à profiter de la nature..

Laissez moi partir, j’ai besoin de marcher……je veux voir le soleil se lever...

.…Je veux voir les eaux des fleuves couler….

Je vais làbas pour chercher à sourir pour pas pleurer….

J’espère que chacun pourra bientôt retrouver « le chemin » qui lui fait aimer la vie.

Ce qui nous arrive en ce moment montre que l’homme reste un être bien vulnérable. Mais les relations qu’il établit avec les autres le rend plus fort!

Voila ce que j’avais envie de vous raconter aujourd’hui. Un besoin de dire ce que je ressens actuellement. Un mélange de tristesse et de joie bien compliqué à exprimer.

En attendant de pouvoir de nouveau partir pour enfin me retrouver.

A César…

Et à vous tous qui êtes actuellement bien trop loin….. Sachez que je vous attends avec impatience pour partager à nouveau de beaux moments ensemble.

L’inquiétant chant du silence

Voici plus de 10 ans que je partage avec vous mes petites aventures de runner du dimanche. Oui les années passent vite…Si vite que je ne trouve plus toujours le temps de vous raconter ce que je vis durant mes sorties.

C’est d’ailleurs en allant jeter un œil dans mes archives personnelles et notamment sur mon compte Youtube, que j’ai retrouvé mes toutes premières vidéos partagés.

Voila par exemple ici ma première découverte des passerelles du Monteynard, c’etait un 21 juillet 2010…Comme on peut le voir, personne sur cette vidéo.. J’étais loin d’imaginer ce jour là que des milliers de coureurs passeraient par ici quelques années plus tard.. La qualité des images est plus que médiocre, mais le son est bon.

On entend d’ailleurs très bien une vache et quelques chants d’oiseaux..

PASSERELLE DU DRAC…..BIEN AVANT LE TPM

A cette époque, pas de GoPro bien-sur. C’etait avec mon rudimentaire Sony Ericsson W920I que je capturais ces moments un peu naïvement.

Mais remontons à ma toute première vidéo. c’etait lors de ma découverte du fort abandonné de Montavie, un 27 Septembre 2009, soit un peu plus de 10 ans aujourd’hui!

Et là, en la revisionnant, une chose dont je n’avais jusqu’alors pas prêté attention m’a littéralement choqué.

N’oubliez pas de mettre le son!!!!

A l’écouter, je me serais cru au printemps avec tout ces chants d’oiseaux…. Il m’a fallu revérifier la date de cette vidéo. Non c’etait bien en Septembre!!!

J‘ai alors pris conscience que je n’entendais plus les oiseaux…. Oui j’ai souvent mon casque sur les oreilles, certes, mais rien de semblable lors de mes sorties ces dernières années.

Il fallait que j’en ai le cœur net!!!

Je decidais donc de retourner à la même heure, dans les mêmes conditions météo, au même endroit et à la même période de l’année, pour voir ce qu’il en était.

Et voila ce que j’ai pu enregistrer le 06 Octobre 2019 (soit 10 ans plus tard) :

N’oubliez pas de mettre le son!!!!

Rien de comparable!!! Quelques chants…mais la diversité des espèces n’est plus ce quelle était.

Comment ai je pu passer à coté de ça….Les années ont défilées et je me suis habitué à ce manque sans m’en rendre vraiment compte…

Faite vous aussi le test, vous verrez, vous allez être surpris par le silence!!!

J’ai alors aussi pris conscience ce jour là que la nature avait changé

Même si les paysages que je voyais restaient à peu près les mêmes (mes terrains de jeux étant pour la plus part dans des « zones vertes protégées »), la faune, elle, avait été la proie de l’homme et de son exploitation des terres.

Après quelques recherches sur le net, je trouvais plusieurs articles sur le sujet, notamment celui ci :

Les oiseaux disparaissent des campagnes françaises à une « vitesse vertigineuse » (Le monde)

……. Le déclin observé est plus particulièrement marqué depuis 2008-2009, « une période qui correspond, entre autres, à la fin des jachères imposées par la politique agricole commune [européenne], à la flambée des cours du blé, à la reprise du suramendement au nitrate permettant d’avoir du blé surprotéiné et à la généralisation des néonicotinoïdes », ces fameux insecticides neurotoxiques, très persistants, notamment impliqués dans le déclin des abeilles, et la raréfaction des insectes en général….. (Le Monde)

Depuis je me mets à l’écoute lors de mes sorties trail en pleine nature, et force est de constater que c’est bien souvent un silence pesant qui arrive à mes oreilles…

En Mai 2011, j’avais aussi capté une véritable « foret amazonienne » dans le bois qui monte aux 4 Seigneurs. Écoutez plutôt :

J’ai hâte d’aller faire le mème enregistrement en Mai prochain.. Que m’attendra-t- il ici? Je manquerais pas de vous en faire part.

J’espere juste que dans quelques années nos enfants aurons encore la chance de pouvoir profiter du doux chant des oiseaux, et que, quant à lui, ce chant du silence se sera définitivement tu….

L’histoire « marathonienne » d’un Mur.

Amis marathoniens, cet article aurait pu vous intéresser, vous qui avez sûrement été confronté à ce passage difficile d’un 42 kms.

Malheureusement le sujet est tout autre….

Mais vous pouvez quand même rester et  lire la suite, si vous avez une vision un peu plus élargie de la course à pied, c’est à dire, autre que le chrono et la performance, la douleur, et le plaisir de finir une course.

Il m’ aurait été bien déplacé de parler de marathon, moi qui n’est jamais dépassé les 30 kms et qui  me fait voyager plutôt en solitaire et sans aucun goût pour la compétition de masse.

Oui, je vis sur une autre planète que vous, mais je m’y trouve plutôt bien. Alors pourquoi en déménager?

Mais revenons à notre sujet du jour. Il existe d’autres murs, bien réels ceux là, qui jalonnent nos sorties et celui dont de je vais vous parler ici hante mon esprit depuis bien des années deja…

Ceux qui me connaissent savent combien je suis attentionné aux décors qui m’entourent lors des mes sorties natures.

C’est sur un de mes parcours les plus classique, au départ de chez moi, juste avant de croiser mon fidèle ami le crocodile,

(oui ma foret peut aussi être tropicale à ses heures)

 que je suis un jour tombé nez à nez face à lui!

Vous, vous n’y aurez surement pas prêté attention….

Mais moi je me suis toujours posé la même question depuis des années :

Mais que fait donc ce bout de mur au beau milieu de la foret?????

J’ai bien-sûr observé les alentours à la recherche d’autres indices, tel qu’un reste de clôture, un ancien portail, d’anciens gonds…

Mais rien de tout cela!

Voici son emplacement exact.. A quelques pas de l’ancien camps de Poisat.

Voici à quoi ressemblait ce camp au début du XXéme siècle :

(photo : Archives du Musée Dauphinois)

Un camp d’entrainement… Certains ont d’ailleurs voulu laisser une trace de leur passage ici :

Mais aujourd’hui il reste bien peu de chose de cette époque, si ce ne sont ces quelques pierres…

Ah si! J’avais bien marché sur une grenade il y a quelques temps 🙂

 

Mais comme bien souvent je m’égare!!!

Alors ce mur?

C’est pas faute d’avoir cherché sur le net durant des années des photos anciennes de ce camp, J’avais quand même réussi à trouver sur ce site quelques clichés,

mais il m’aura fallu attendre il y a quelques mois seulement pour tomber  sur deux anciennes cartes postales jamais vues jusqu’alors, pour qu’enfin tout s’éclaircisse :

J’apprenais tout d’abord avec étonnement que le 4éme Génie s’entrainait ici à creuser des galeries!!! Moi qui croyait qu’on ne jouait qu’ à se tirer dessus…

 

Et Oh surprise!!!!

 

Voila la deuxième carte postale révélatrice qui a fait TILT dans ma tête !!!!!

 –

"Travaux de mines au Camp de Poisat. Entrée en galerie après une explosion"

MAIS CA SERAIT PAS MON MUR CA????

En tout cas, cela y ressemble étrangement non?

Les années passant la foret aura repris possession des lieux. Pour moi le mur était bien trop loin de l’ancien camp pour être en rapport avec l’armée. Pas si loin que ça en faite. Je cherchais plutôt quelque chose d’agricole… (séparation de terrain ou autres choses).

Mais les faits sont là!  A quoi servait il exactement dans ce cas présent? Mur de soutènement? Je n’en sais rien pour l’instant, mais avouez que c’est quand même assez troublant comme coïncidence non?

Il est, d’autant plus troublant, qu’a quelques mètres seulement de ce mur, et uniquement dans ce secteur, plusieurs arbres aient étés déraciné facilement durant un épisode de grand vent il y a deux ans environ.

Le sol serait il instable et resterait il d’anciennes galeries sous cette foret?

On peut se poser la question…

Enfin, voila un mystère élucidé…Moi qui durant des années me suis posé la même question : « Pourquoi ce bout de mur ici au milieu de rien? »

Je me trompe peut être, mais j’ai enfin la satisfaction d’avoir trouvé une réponse à ma question.

L’histoire de ce mur aura donc été pour moi un véritable marathon! 🙂

C’est d’ailleurs surement le seul que je ferais de ma vie de « coureur-explorateur ».

Mais cela ne m’empêchera pas de continuer de courir le nez au vent et la tête en l’air, à fouiner dans les traces du passé, sur quelques chemins anciens…Il me reste encore bien d’autres choses à découvrir j’en suis sûr.

Et c’est bien ça que j’aime avant tout!

Explorer le monde qui m’entoure en courant, sans contraintes, et en toute simplicité…

Voici d’ailleurs une chanson qui résume assez bien ce que la course à pied est pour moi. Un ensemble de choses qui m’interpelle lors de mes sorties, pouvant aller d’une ruine à un morceau de verre… :

« Un pas, une pierre, une chemin qui chemine….C’est le souffle du vent au sommet des collines.. »

 

Ce billet est un hommage à tous les marathoniens qui ont été un jour confronté au MUR ainsi qu’à tous les futurs marathoniens qui le seront peut être..

Même si Je suis à mille lieux de vous dans ma façon d’être,  je vous admire et vous respecte…

 

 

 

 

 

 

 


Quand le passé me court après..

Quelques mois se sont écoulés depuis mon dernier billet sur ce blog, non pas que je n’avais rien à vous raconter, mais le temps m’a manqué, et j’ai souvent eu peur d’être redondant. Alors j’ai gardé pour moi quelques sorties hors normes, jusqu’à celle d’hier que j’avais envie de vous faire partager aujourd’hui.

Nous voici deja dans la deuxième quinzaine de juin, l’été vient tout juste de prendre sa place avec ses premières chaleurs. J’ai donc décidé de passer en mode « estival » en allant trottiner le matin avant le travail du côté du stade Bachelard.

L’ambiance matinale de ce lieu est bien différente de celui du midi…Tout est calme et reposant, et l’on peut voir même quelques fois des lapins gambader en toute quiétude.

Je connais bien cet endroit pour l’avoir pratiqué des milliers de fois depuis ces 20 dernières années, plus souvent en compagnie des copains du midi, que seul.

Justement profitant de cet instant en solitaire, j’avais dans l’idée de faire une sortie très très cool, sous les 150 bpm. Les sensations de ces derniers mois n’étant pas les meilleures que j’ai connu. L’exercice n’est pas facile pour moi qui ai plutôt une fréquence cardiaque élevée. Et je ne suis pas non plus fan des séances avec « cardio ».

Me voilà donc parti pour une balade entre parc et stade au gré du vent et sans but précis… La lumière et les jeux d’ombres à cette heure sont des plus beaux je trouve.

 

Quelques musiques tranquilles dans les oreilles pour accompagner ce trainning à 8 km/h… ça ne va pas vite! Mais c’est le but du jeu..

Alors, je vais de ci de là, à travers le parc, essayant de parcourir le plus de chemins différents, histoire de ne pas m’ennuyer et tenir les 60 minutes que je m’étais fixées.

Au passage près du plan d’eau, vidé exceptionnellement, je me dis que pourrais bien finir cette sympathique sortie de ce côté, histoire de m’amuser un peu avec la trace GPS et faire croire que je m’entraine pour un Triathlon 🙂

Il me reste alors moins de 5′ pour finir…Je suis en approche du plan d’eau : C’est parti pour le final!!! 🙂

Et voila! J’arrête le chrono ici au bout d’une heure tout pile. La mission est remplie et je me suis bien amusé.

Mais que vois je à mes pieds à ce moment là??????????

 

C’est quand même assez fou…

Elle est là. La rencontre et la chance de la voir étaient improbable. Pourquoi mes pas m’ont ils amené ici? Le hasard à quelques fois ses mystères…

Le passé est à mes pieds!! Ici au beau milieu de la ville, dans un simple parc où des centaines de personnes passent tous les jours.

Comme si quelqu’un était venu déposer ce flacon ici…. Mais combien de chance il y avait il pour que je vienne courir sur le plan d’eau vide? comment cette petite bouteille à t elle pu, après tant d’années, se retrouver ici? Le plan d’eau est plusieurs fois vidé par an…

Je ne peux que repenser à ma sortie « GUERLAIN » d’il y a tout juste un an….

Je m’empresse d’aller à la fontaine à eau et ramasser au passage un bout de bois, histoire de vider le flacon de toute la boue et vase accumulées..

Enfin je peux admirer mon trophée du jour. Qui aurai cru ça!!

 

J’ai du mal à croire à ce « cadeau » tombé du ciel…ou plutôt du passé….

Passé qui me court décidément après…

Il me reste maintenant à essayer d’en savoir plus sur cette gravure. Le fond du flacon est aussi travaillé en forme de rosace.

Peut être plus une fiole médicale qu’un flacon de parfum, en tout cas visiblement il daterait du début du XXéme siècle… Rien de trouvé sur le net à ce jour, mais je vais continuer à mener mon enquête..

Après « foulage » sur un papier, la gravure se révèle un peu plus :

J’étais bien loin d’imaginer un tel final pour une sortie de ce type…

Comme quoi, on ne sait jamais où nos pas peuvent nous mener.

C’est un peu comme si j’avais été guidé sans le savoir….

En tout cas cette sortie aura au moins eut le mérite de me remettre à l’écriture 😉

 

 

 

 

 

 

Les mille et une facettes du Rocher de Comboire

Mes traces « STRAVA » sur le Rocher de Comboire

Il y a presque 10 ans, je m’aventurais (sans GPS à l’époque) pour la première fois sur la digue du Drac en direction du Rocher de Comboire.

Mes « Salomon orange » (paix à leurs âmes) ne sont malheureusement plus là pour vous raconter ce qu’elles ont ressenti à l’époque,

mais leurs descendantes m’ont aux fils des années amenées de découverte en découverte, sur ce bout de Rocher à deux foulées de la ville et du stade Bachelard.

Le voici en entier, avec ses falaises et sa ligne de crête :

C’est tout d’abord un peu comme dans cette vidéo que je l’ai découvert pour la première fois.

Une belle balade le long du Drac avec « ses rapides »,

son point de vue à vous couper le souffle et surtout à vous couper l’envie de retourner travailler,

après une montée courte mais exigeante,

et un fort de 1884 aujourd’hui un peu noyé dans la verdure mais qu’il faut absolument se donner la peine d’approcher pour découvrir toute sa splendeur et sa puissance.

Mais bien d’autres surprises allaient m’attendre d’année en année….

En 2011, c’est avec mon fidèle « Lamiricoré » que je découvrais lors d’une mini expédition les dessous cachés de ce rocher et toute son histoire lié à l’exploitation du ciment Vicat.

Le parcours le plus classique, connu de tous les adeptes du coin, est bien entendu celui des crêtes.

Il est assez spectaculaire en limite de falaise et ne manque pas de cachet. Avec notamment cet arrêt obligatoire (pour moi tout au moins) au niveau de cet arbre mort, dont je dois avoir une photo de chacune de mes sorties 😉

Puis c’est en 2015 en me trompant de chemin que je faisais une première approche du « sentier des mineurs ».

Je faisais demi-tour après la découverte inattendue de cette belle entrée de galerie! Que demander de plus!

Un single en effet qui a tout son charme avec un passage en aplomb des plus beaux qui soit.

Ce single il m’aura fallu attendre (allez savoir pourquoi) l’année dernière seulement pour le terminer et découvrir qu’il rejoignait le chemin des crêtes.

Tout comme ce fossile, situé tout près du belvédère, que j’ai du pourtant fouler des dizaines de fois avant que mon œil ne se pose sur lui.

Quittons maintenant les habituels sentiers battus et regardez par exemple cet endroit insolite :

Oui cette installation pour BMX, bien cachée, est pourtant sur le Rocher.. Mais saurez vous la trouver?

Cet ancien chariot qui circulait au fond des galeries de l’exploitation Vicat au siècle dernier vous attends aussi.

Et cette ancienne entrée de galerie, vestige vivant de la rudesse que devait être le travail des mineurs, n’est pas non plus inaccessible.

Quant à ce coin « magique », aride, en bord de falaise, il mérite bien de quitter le sentier principal pour se sentir quelques instants seul au monde…

La végétation y est exceptionnelle, comme cette variété de crocus photographié mi janvier,

dont il est fait référence de sa découverte sur le rocher, dans ce guide botaniste de 1865.

Redescendons maintenant pour explorer le bas du rocher avec cette ancienne conduite forcée qui devait alimenter une usine ou un moulin…

Autre passage découvert par hasard au détour d’une pause technique ; Ce sentier visiblement très ancien qui longue le rocher au plus près, bien plus agréable surtout l’été, que le « chemin des Cimentiers » car ombragé. Il n’est d’ailleurs sur aucune carte et très peu fréquenté..

Quant à cette cheminée visible depuis la zone commerciale de Comboire et qui est au dessus du chemin de la digue en direction du champ de tir,

ça n’est rien d’autre que les vestiges de fours à ciments…

Fours à ciments déjà présents sans cheminée en 1860!!! Comme on peut le voir sur cette photo, probablement la plus vieille qui soit du rocher.

Crédit Photo « musée dauphinois de Grenoble »

Pas de chemin de digue en contre bas à cette époque….Mais pourtant deja un passage à cette hauteur, comme en témoigne cet extrait de  » La topographie militaire de la frontière des alpes » datant de 1875.

Comme on peut le voir ci dessous en 1950, toujours aucun chemin de digue vers le champ de tir. On voit bien par contre ce « petit sentier » au départ de la cheminée. On peut y voir aussi, en bas de la photo, serpenter le fameux sublime « sentier des mineurs » au dessus de la falaise.

Cet ancien chemin est praticable jusqu’à la hauteur du champ de tir… Un câble permet à cet endroit de redescendre pour récupérer la digue en contre bas..

Mais pour cette fois j’ai bravé les interdits. Je voulais m’assurer de l’existence de cet ancien chemin, et je suis passé de l’autre côté du grillage. Là c’était plus de l’exploration, et j’ai évolué plutôt en mode marche entre arbres couchés et ronces, mais le sentier est encore bien dessiné.

Je ne me suis pas trompé! je tombe sur les vestiges d’un ancien abri. Militaire je suppose, car j’arrive à ce moment là à hauteur de champ de tir.

Champ de tir qui se trouve de l’autre côté du Drac.

Je suis maintenant dans la zone de sécurité, comme on le voit sur ce Croquis de 1903,

avant d’arriver à hauteur du champ où je bénéficie d’une vue sur le chemin « classique » de la digue.

Je retrouve à la fin de ce passage l’autre portail visiblement très ancien, mentionnant « Flamme rouge ou gyrophare allumé : TIR EN COURS ».

Même si cet itinéraire est aujourd’hui impraticable, j’ai enfin pu satisfaire ma curiosité et marcher dans les pas de nos ancêtres..

Pour finir ce tour du rocher, il me fallait aussi chercher si il restait une trace quelconque de l’ancienne usine du début XXéme siècle situé coté Cossey.

Crédit photo : Musée Dauphinois Grenoble

Pas si simple que ça et pourtant… Comment un tel bâtiment aurait-il pu disparaître en totalité?

Et bien oui, les vestiges (aujourd’hui privés) sont bien là! L’investigation aura payé!

(Photo supprimée à la demande du propriétaire)

Voila pour ces petits coins plus ou moins insolites que vous avez peut être aussi eu la chance de découvrir par vous même…ou pas!

Mais peut être que tous cela vous importe peu.. Peut être que pour vous le plus important est ailleurs. Un record à battre sur un segment Strava, un fractionné en côte à travailler, Une descente à perfectionner… Mais un jour peut être, lorsque vous aurez atteint vos objectifs, vous aussi, vous prendrez le temps de quitter les sentiers battus et peut être même vous perdre un peu, pour avoir le plaisir comme moi de faire une belle découverte.

Si je n’ai pas communiqué avec précision sur les lieux mentionnés plus haut, c’est surtout pour que vous les découvriez par vous même.

Sachez toutefois que j’aurais toujours grand plaisir à faire le guide, mais ça sera alors en mode « vinvin20 ». Ne cherchez pas sur vos montres, ce mode n’existe pas! Ceux qui l’on pratiqué avec moi pourrons vous donner leurs avis à ce sujet 🙂

Pour en finir sur ce rocher, je sais qu’il ne m’a pas révélé tous ses secrets et que ce « diamant » aux mille et une facettes, va continuer de m’éblouir durant bien des années encore…

« On s’étonne trop de ce qu’on voit rarement et pas assez de ce qu’on voit tous les jours »

(Stéphanie Félicité du Crest de Saint-Aubin)

J’ai trouvé un des « relais colis » du Père Noël!!

Hello à tous!!!

Ce matin durant ma sortie, j’ai découvert un peu par hasard le « relais colis » grenoblois du Père Noël!

Et oui! Ne soyez pas inquiet si tout vos colis n’ont pas encore été livrés.

Amazon et autres auront beau remuer ciel et terre ils n’arriveront jamais à concurrencer le vieux Monsieur, qui tous les ans arrive à tous livrer avant minuit pétante!

Mais j’ai compris ce matin comment il procédait pour être au TOP.

Il fonctionne avec des « relais colis » 🙂

D’abord ce panneau bien étrange ce matin qui m’aura fait prendre par curiosité la direction du Bigot… La magie de Noël??

Puis cet écriteau, en forme de boule de sapin… Et ce pylône, sans doute, de transmission « inter relais », peint aux couleurs du Père Noël, ça ne trompe pas!!

J’étais bien en approche de cette zone de stockage de cadeaux…

Encore un indice….sûrement une de ces bobines servant à emballer les jouets, oubliée dans la précipitation..

Wouaw!!! En arrivant au pied des batteries du Murier, je découvre deux rennes!!! Je ne suis plus très loin.

Cet autre panneau je le connais bien, mais aujourd’hui il annonce bien autre chose.. Je vais me planquer un peu pour voir..

Et hop! Encore un renne!!! Quelle activité ce matin par ici…

Et le voila le relais colis!!! Tous est là et sera livré ce soir avant minuit… Parole de Père Noël!!

Mais chut… Si je me fais prendre, je risque la punition extrême…  Le « Zéro cadeau »  🙁

Oups…j’espère que je ne me suis pas fait repérer par le vieux Monsieur qui fait quelques décollages « d’essais » avant cette nuit..

 

Bon allez… Il est temps de filer en douce..

 

Un ptit selfie avant de redescendre :

Ah ben c’est qui celui là sur ma photo???? 🙂 🙂

 

 

Bon Noël à tous!!!  Et ce soir vous aurez tous vos cadeaux, je peux vous le confirmer!!!

Il est toujours aussi fort ce vieux monsieur…

 

 

 

 

le « fil rouge » de la viscose

Voila plusieurs mois que j’ai dans l’idée de vous présenter ce parcours hors du temps à la périphérie sud de Grenoble..

Voici ma trace telle qu’elle aurait été si j’avais couru ces 7km dans les années 1950 :

 

Alors? Une idée du lieu? ….Allez, je vous aide un peu. Je ne suis pas parti en plein milieu d’un grand champs, vous vous en doutez, mais d’un stade que je fréquente depuis de nombreuses années le midi, non loin d’un axe routier très (voir trop) fréquenté, et qui est considéré aujourd’hui comme le point noir de l’agglomération.

Aller, je vous aide encore un peu :

 

 

Ce quartier c’est celui du « Rondeau ». Me voilà décidé à parcourir un morceau d’histoire révolu depuis des décennies déjà, mais qui garde encore quelques traces d’histoires. il suffit encore une fois d’ouvrir les yeux.

 

Après avoir quitté le stade Bachelard je me dirige coté sud en passant par la Zone industriel où sont notamment implantés aujourd’hui les Ets A. Raymond

Mais me voila soudainement en 1950 au beau milieu d’une usine!!

Et quelle usine! La Viscose. Un véritable colosse avec sa cheminée géante de 70m de haut.

Crédit photo extrait de « Mémoires de Viscosiers »

C’est ici qu’entre 1926 et 1989 des milliers de travailleurs aurons produits dans le bruit, l’humidité, et les émanations acides, un fil artificiel à base de cellulose de bois, moins onéreux que la soie, pour une gente féminine toujours plus exigeante..

Les personnes qui ont travaillés racontent dans cette vidéo les conditions difficiles qu’ils ont connus :

 

 

Avant de poursuivre mon chemin au cœur de cette véritable ville dans la ville, je fais un petit détour en direction du fameux « Rondeau », dont le nom m’a toujours laissé présager qu’il n’a pas été donné au hasard.. Et la suite va me donner raison.

Ce « rond », encore bien marqué au début du XXéme siècle n’a aujourd’hui pas été facile à retracer.

En effet, situé sur le cours de la Libération, il est en partie tronqué en sont milieu à cause du passage de la rocade sud. Impossible donc d’en faire le tour complet en une seule fois.

Mais l’implantation des arbres à plusieurs endroits gardent encore les traces de cet ancien cercle.

         

C’est pas l’endroit le plus sympa pour courir, j’en conviens.. A moins que vous teniez à vous faire tailler un short pour l’été prochain!

Mais l’investigation demande souvent une prise de risque 😉

Bref! Rondeau…. Rondeau… Oui, c’est ROND! Mais je pense que ce n’est pas encore bien clair pour vous.

Alors voilà l’explication  de ce nom qui a perdu aujourd’hui toute sa signification :

Il faut remonter aux environs de 1675 pour mieux comprendre. C’est encore le Drac et ses crues destructrices qui mettent, comme depuis des siècles, « Grenoble en savon« .

On cherche à endiguer ce torrent, impétueux et destructeur, à l’Est en créant le « Canal Jourdan » (plus de 10 ans de travaux titanesques),  mais les débordements sont aussi très nombreux coté Ouest, notamment à cause du…

« Rondeau », large étang circulaire qui lors des crues réalimentait les courants en direction de Grenoble.

Extrait de la "la plaine de Grenoble face aux innondations" de Denis Coeur
Extrait de « la plaine de Grenoble face aux inondations » de Denis Coeur

Nous y voila!! Un étang, un véritable « rond d’eau ».  Je découvre par la même occasion que le cours de la libération (ancien cours saint André) avec ses 8 km,  édifié aussi à cette époque, et sur lequel se situe le rondeau, n’a pas été tracé au hasard… Il vient en effet créer une véritable séparation des habituels débordements du Drac, et par là même, un doublement des digues voulant mettre Grenoble (situé à l’ouest de celui ci)  à l’abri de ce torrent. Comme on peut le voir sur cette carte de 1732.

Extrait de « la plaine de Grenoble face aux inondations » Source : AN F 10056 Archives Nationales

L’énigme du « rondeau » étant maintenant résolu, je vais pouvoir reprendre la suite de ma sortie du midi.

Et je suis sûr que, vous, amis Grenoblois, vous aurez une pensée pour moi lorsque vous serez en voiture à « stagner » au fond de cet ancien étang en allant ou revenant du travail 🙂

 

Cette sortie urbaine se poursuit dans la continuité de l’usine de la Viscose en passant devant le musée du même nom sur lequel on retrouve le « logo » qui trônait autrefois sur le portail d’entrée de l’usine.

Quelques machines de production donne envie d’en savoir plus et de pousser la porte. Un musée très intéressant et gratuit. Pour plus d’info, cliquez sur la photo  ci dessous :

J’entre maintenant dans la Cité de la Viscose, aujourd’hui réhabilité en logements sociaux. La plupart des habitations sont d’époque.

Je longe une partie du canal qui sépare ces petites maisons de quartes appartements où étaient logés la plupart des travailleurs de l’usine. Ici se côtoyait différentes communautés. Hongrois, Espagnols, Portugais, Italiens, Polonais, Russes, Turcs, Grecs, Algériens…. La main d’œuvre était en majorité issue de l’immigration et au début du siècle, elle représentait à elle seule plus de  62% de la population d’Échirolles.

Voici la suite de ma trace au beau milieu de la cité telle qu’elle était en 1927 lors de sa création.

Crédit photo : « mémoires de viscosiers »

Une des maison d’époque réhabilitée :

Après avoir traversé la cité, j’arrive au niveau du parc et du musée Géo-Charles qui regroupe un patrimoine unique du XXème siècle sur l’art, le sport, la littérature.

Ce musée et ce magnifique parc avec son plan d’eau, fait lui aussi partie de l’histoire de la Viscose, puisque cette demeure n’était autre que celle du directeur de l’usine…

 

Voila ce parcours « fil rouge » dans l’histoire de cette usine de soie artificielle qui s’étire sur plus de 3 kms vers le sud de Grenoble.

 

Un fil qui s’est définitivement rompu le 2 mars 1989 à 17 heures, mettant fin à 60 ans d’exploitation.

 

De mon côté le « fil rouge » de mon parcours m’aura ramené à mon point de départ.

J’aurai désormais une autre vision des choses en passant dans ce quartier chargé d’histoire, jalonnant aujourd’hui, deux musées gratuits que tout Grenoblois se devrait de visiter.

On peut faire de belles découvertes même sur un parcours urbain, et il est toujours intéressant, je trouve, de savoir dans les traces de qui l’on court…

 

 

 

 

 

 

 

Qu’importe le parfum…

Toujours en quête de nouveaux parcours, c’est à quelques centaines de mètres de chez moi, en bordure de ma colline que j’ai fait une bien belle découverte. Il faut dire que durant mes sorties trail, j’ai toujours un œil plus sur le bord des chemins que sur mon chrono, et je pars plutôt comme un aventurier en quête d’un trésor, que comme un runner en quête d’un record.

Ne me demandez pas pourquoi, mais j’ai toujours plaisir à ramener un petit trophée,  ici une belle plume d’oiseau, là une pierre scintillante, un bouquet de fleurs, des châtaignes, des noix… Allant même jusqu’à une ancienne brique de 3kg!! J’en passe et des meilleurs… Des petits souvenirs de sorties qui commencent à envahir ma maison au grand désespoir de mes proches 😉

 

Mais revenons en au fait.  Il fut une époque où le tri n’existait  pas vraiment, et où il était bien facile de se débarrasser de ses déchets en allant les jeter au bout du chemin.  C’est comme ça qu’un beau matin je suis tombé sur ce flacon usé par le temps gravé GUERLAIN  et sur un autre côté ce motif :

 

Après de multiples recherches sur internet,  j’ai quand même réussi à trouver une trace de ce flacon et enfin pu en estimer la date et même la valeur :

 

MAIS QUE FAISAIT DONC CE FLACON ICI?

QUI A BIEN PU SE PARFUMER AVEC DU GUERLAIN EN 1890 dans ce coin de l’agglomération habité principalement à l’époque par des fermiers?

Ma curiosité allait galopante…

Pour cela il me fallait cibler les maisons « bourgeoises » dans le secteur. J’en trouvais deux en remontant le temps (1930) qui d’ailleurs existe toujours.

Il s’agissait bien sur de « maison de campagne »  à l’époque 😉

La première le « Chateau Teisseire » à Poisat, l’autre la maison de campagne d’Albert-Pierre Raymond (inventeur du bouton pression)

Compte tenu de ma découverte qui se situait plutôt sur les premières hauteurs de la colline c’est du côté du château Teisseire que je me concentrais.

Camille Teisseire (1764-1842) négociant et fabriquant de liqueur à Grenoble (dont la marque de sirop existe toujours) héritât de son père des terrains de Poisat (marais) et de cette belle propriété. C’est à lui que l’on doit l’assèchement d’hectares entiers de marécages qui cernaient la ville de Grenoble, rendant ainsi ces terrains constructibles. (aujourd’hui quartier Teisseire).

Ci dessous en 1780, le chateau et les marais en face. La route principale à l’époque passait alors par la colline et la croix d’Eybens. Le reste étant quasi impraticable.

Voici une superposition de 1811 avec les anciens marais (Archives Municipales SMH)  et l’ancien centre du village proche du Château.

Une famille fortunée et un mariage avec la sœur de Casimir Perier (Premier ministre et ministre de l’Intérieur de la France), on ne peut faire mieux.

Restait alors à redescendre l’arbre généalogique en sachant que le dernier propriétaire, né en 1905, était toujours un héritier direct des Teisseire,

Pour tomber sur Berthe Chaper qui devait venir aux alentours de 1890  passer ses weekend à la campagne dans la propriété qu’elle avait eu en héritage.

C’est donc bien Berthe qui a eu entre les mains ce flacon enivrant, quel-qu’en soit le parfum (celui ci ayant été utilisé pour différentes fragrances).

Venait elle de se parfumer avant de poser pour cette photo? Peut être….

Aujourd’hui peut m’importe la valeur pécuniaire de ce flacon, l’important pour moi c’est d’en avoir retrouvé la propriétaire. Il a pris place dans la vitrine de mon salon, parmi d’autres objets trouvés lors de mes sorties trail. Il est le témoin du passé, il raconte une histoire, l’histoire de ma ville, de mon quartier, d’une famille connue qui venait profiter du grand air à la campagne…

« Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse »  dit le proverbe.

J’ai la chance d’avoir l’ivresse de courir, et j’ai même maintenant le flacon qui va avec.

 

A Berthe Chaper (1841-1923)…

 

Courir dans les méandres du passé

Ce dimanche matin, je suis parti faire mon footing sur les berges de l’Isère à l’est de Grenoble entre St Martin d’Hères et Gières. Rien de bien exceptionnel me direz vous….

C’est même un grand classique pour les Grenoblois.

Pourtant durant mes 8 km je n’ai jamais longé ce fleuve…

Alors?

Où ai- je bien pu courir???

La réponse est pourtant dans cette vue de Google. Nous sommes dans la zone du Domaine Universitaire de Grenoble. Pour vous repérer, Ikea se trouve en bas à droite, prés du nœud routier en forme de 8, (coincé entre la rocade sud et la voie SNCF).

Alors? Une idée?

image 2016 meandre isere

 

Je vous aide un peu… Regardez bien cette superposition avec une vue  de 1948…  Vous ne voyez toujours rien??

 

gif meandre

 

Voici quelques éclaircissements qui devrait vous mettre sur la piste :

Pour cela remontons (une fois de plus) le temps et retrouvons nous en 1729.

Voilà ce qui nous est rapporté dans le registre de la Chambre des comptes :

« 1729. Dans la nuit du 13 au 14 Juillet. Lundy l’Izère a rompu et quitté son ancien lit au dessus du pré Eynard du côté de la Tronche entre deux et trois heures du matin ; dans la nuit elle abandonna son ancien lit qui etait à St Martin d’Hères. »

Et oui!

Suite à une crue un peu plus forte que les autres, l’Isère décida cette nuit là de tracer tout droit..

 

carte 1737

 

Apres quelques manipulations cartographiques, je reproduis ce parcours sur la carte d’aujourd’hui et me rend compte que de nombreuses routes suivent encore cet ancien lit et qu’il me peut etre possible de faire ces 8 km en course à pied.

google tracé

N’ayant pas de montre permettant de récupérer un fichier GPS, il ne me reste plus qu’a mémoriser « mentalement » ce parcours grâce à street view et trouver comment gérer  certains passages techniques (voie ferrée, autoroutes et bâtiments..).

Et voila donc ma trace (petit bug info sur le debut du parcours)  :  8km avec des zones faciles à suivre et d’autres plus compliquées, notamment dans le domaine Universitaire, où je me suis trouvé bien souvent en « plein milieu de l’Isère », la faute à de nombreux bâtiments infranchissables 😉  Vous pouvez cliquer sur la vue ci dessous pour télécharger cette trace et les photos géolocalisées de cette sortie qui apparaitrons dans Google Earth.

Ancien Meandre de l'Isère

Ce parcours a été réalisé en été et un dimanche matin.. heureusement peu de monde  a ce moment là, et les quelques personnes ou voitures que j’ai pu croisé on bien du ce demander pourquoi je zigzaguai entre des bâtiments dans un domaine universitaire désertique à cette période de l’année.

Voila encore une sortie qui m’aura fait prendre conscience du temps qui passe et qui m’aura éclairé sur le nom d’une rue qui m’interpelait depuis bien longtemps  :

tour de l'eau

Je sais maintenant pourquoi cette rue (placée au cœur du méandre) porte ce nom, et je ne pourrai maintenant plus passer dans ce quartier sans penser à ce délaissé.

Encore une belle leçon d’histoire durant ces 8 km de berges « virtuelles ».

 

Le passé est une lampe placée à l’entrée de l’avenir, pour dissiper les ténèbres qui le couvrent.
Félicité Robert de Lamennais  (1854)

Star Wars Run Experience

Hier, j’avais décidé de partir sur la digue, dans le but de faire une sortie cool en mode « dégraissage ». Il fait dire que mes petits soucis de jambe ont rendu mes sorties D+ moins régulières et j’ai du coup accusé une petite surcharge dont je voudrais bien me débarrasser.

 

Je partais pour la première fois sur la portion en direction de la ville et comme cette digue longe aussi l’autoroute, j’avais, bien sur, pris mon vieux compagnon « Ipod Shuffle », dans lequel j’avais au préalable « glissé » le CD des musiques de Star Wars dirigé de main de maître par le génial John Williams. j’avais hâte de vivre cette expérience..

Je ne savais pas encore où cela allait me mener. Mais branchons tout d’abord la musique :

Me voilà parti… J’hésite encore à passer la passerelle et partir coté Nord.. Mais je suis déjà attiré par la ville et le côté obscur…

11 avril 16 cap star wars digue isere direction grenoble (1)

Sur ma droite, Surprise! Quelques Ewok me mettent en garde et m’incitent à rebrousser chemin.. je fais mine de ne pas les voir et poursuis ma course

ewok

rien de rassurant par ici… C’est quoi ça!!!! L’enclos à l’air fermé….J’accélère un peu le rythme et les BPM montent d’un cran…

11 avril 16 cap star wars digue isere direction grenoble (109)

Mais que ce passe t’il sur le Néron? Incroyable!!! je dois continuer pour en savoir plus…blindés

Je ne sais pourquoi mais à ce moment là je me sens observé… Que dis je!!! je suis maintenant poursuivi pas deux clones!!

poursuite

Coté Vercors, c’est pas mieux! Le vaisseau impérial semble avoir pris possession des moyens de communications..

vaisseau royal

Sur mon chemin un message codé…Mais que veut on me faire comprendre…?

11 avril 16 cap star wars digue isere direction grenoble (97)

Je suis de nouveau pris à parti…Je fait un signe amicale..mais on veut me faire faire demi tour!! J’hésite à arrêter l’expérience ici… et couper le son..

attaque troupe

Non, je n’en ferais rien!!!  C’est trop extraordinaire comme sensations et je ne veux pas que tout s’arrête ici, et devoir finir ce « run » en mode « standard ».

Je passe maintenant sous une piste d’atterrissage

11 avril 16 cap star wars digue isere direction grenoble (87)

Et en arrivant au pont d’Oxford j’aperçois quelques clones et file à leurs insus..

pont oxford

Plus j’approche de Grenoble et plus ça se complique.. Ici je ne passerais pas!! Au vu de ce Tag, je comprends que la Bastille est deja tombée dans le côté obscur..

tete de mort

Me voila obligé de prendre un autre itinéraire qui me fait longer une passerelle et je manque de me faire happer par un engin inter-galactique, dans une course en avant..Mais vers où?

11 avril 16 cap star wars digue isere direction grenoble (44)

Là je sens que je deviens de plus en plus gênant… Dois je garder mon casque ou tout arrêter là? Allez encore quelques instants de sensations magiques

vaisseau

Maintenant je crois que je n’ai plus le choix!!!!! 🙂  Il me faut faire demi tour..

dark

Je me sauve en courant le plus rapidement possible…

11 avril 16 cap star wars digue isere direction grenoble (124)

Comme le font beaucoup d’autres personnes..

11 avril 16 cap star wars digue isere direction grenoble (16)

Sur le chemin du retour je découvre que le Néron sert de base arrière

neron

Plus que quelques mètres avant l’arrivée, je repasse de l’autre coté de la digue….

11 avril 16 cap star wars digue isere direction grenoble (133)

Je pose mes écouteurs et arrête mon chrono…

Voila un excellent moment passé! Je me suis bien amusé durant cette sortie, dans un lieu que je ne connaissais pas, et sans savoir où cette musique »symphonique » allait m’emmener.  Courir en s’amusant et se faisant plaisir! quoi de mieux.. Moi qui n’aime pas la digue, j’en ai maintenant une autre vision.

Vous aussi essayez, et faites vous une « Star Wars Experience »! ça vaut quelques manèges à sensations 😉

il faut juste faire un peu marcher son imaginaire….

Et en plus c’est dopant, à en croire la FFA qui viens d’interdire l’écoute de musique en compétition..

…En tout cas, c’est pas moi que ça va déranger 😉