De l’urbanisation d’aujourd’hui à la campagne d’hier, il n’y a que quelques toises…

La vie n’étant pas un long fleuve tranquille, je n’avais pas pu revenir vers vous depuis plusieurs mois.

Mais aujourd’hui l’eau a retrouvé son cours et c’est pourquoi je me remets au clavier pour vous raconter une sortie course à pied que j’avais en tête depuis bien longtemps et que j’ai enfin pu réaliser ce mois ci.

Voici la trace de mon parcours :

Mais pourquoi me direz vous, ne pas avoir longé la digue, sur la piste cyclable, comme l’aurait fait n’importe quel coureur,

  au lieu de courir au milieu des voitures???

Non, je n’ai pas voulu, comme certain, représenter quoi que ce soit en faisant du GPS Drawing !

C’est une fois de plus l’histoire qui aura guidé mes pas.

Un parcours très urbain, presque trop je dirais. Et pourtant.. Vous allez comprendre.

Rien ne vous interpelle en regardant le tracé de mon parcours qui entour le Drac?? C’est plutôt rectiligne non?

L’élément déclencheur aura été le nom de cette résidence situé sur l’actuelle rue Ampère de Grenoble devant laquelle je passe tout les jours pour aller travailler.

Allez je vous aide un peu…

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Remontons le temps jusqu’au 18ème siècle avec cette carte :

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(Carte de J. Verduc, « Le drac et ses affluents » d’Auguste Bouchayer)

Vous les voyez ces deux lignes qui encadrent le torrent?

Et bien il s’agit de « réserves ». Ces terrains, sablonneux, avaient été plantés d’arbres à égale distance du Drac sur la rive gauche et la rive droite afin de limiter les inondations.  Cette zone de 120 Toises était surveillée à l’époque par des gardes et il était interdit de la défricher sous peine d’amende.

  • Petit interlude mathématique :
  • 1 toise étant égal à 1,494m  combien font 120 toises en mètres?

C’est notre ami Google qui a trouvé la bonne réponse!!!

Revenons maintenant à mon parcours (téléchargeable ici).

Les 120 toises sont encore bien visibles et traçables :

BINGO!!!!!  Cela fonctionne encore en 2021, je ne me suis pas trompé!!!

Me voila donc parti depuis la rue Ampère qui correspond à cette limite de réserve :

Après recherche, je découvre que cette rue s’appelait d’ailleurs autrefois « chemin des 120 Toises« 

(Plan 1891, Bibliothèque municipale de Grenoble)

je continue mon périple en ligne droite jusqu’au « pont de Catane » et j’enchaine sur le début de la rue Rhin et Danube. Sur ma droite, derrière la station service,  les anciennes « réserves ».

Je passe devant cette rue adjacente qui m’interpelle. Pourquoi ce nom? En hommage à quoi, à qui..??

Rien de parisien dans ces Champs Élysées!!!!!  C’est bien dans l’histoire de Grenoble qui aura fallut chercher, et ça n’a pas été simple ! En effet, Grenoble à bien eu ses « Champs Élysées« . Retour de nouveau dans le passé…

(carte Sueur de la Hire,extrait de le Drac et ses affluents. A Bouchayer)
(Altas de Trudaine)

En effet, toujours dans cette zone de reserve, en 1720 le Comte de Médavy, Gouverneur du Dauphiné fit aménager un grand jardin public planté d’arbres majestueux et aux allées soigneusement dessinées.

Après un travail minutieux, voila une superposition permettant de découvrir une partie de l’emplacement de ce jardin  qui s’étendait en direction du sud sur près d’un kilomètre.

(superposition Google 2021 et Atlas de Trudaine 1750)

On y voit deja se dessiner la « bizarre » rue Nicolas Chorier qui part tout de travers pour aller rejoindre au nord le cours Jean Jaurès deja existant, ainsi que la rue du Docteur Hermite qui marquait l’entrée de ce jardin en ligne droite depuis le cours.

Avant d’arriver au Stade Bachelard, toujours dans la continué de ces réserves, je constate que la Métropole va remettre un peu de verdure dans la cité Mistral avec ce projet appelé « La Prairie demain… »

C’etait un peu ça « hier » pourtant, mais le béton et l’urbanisation des années 60-70 est malheureusement passé par là!

Malgré cela, quelques mètres plus loin, c’est de nouveau le béton qui reprend place.

Me voila maintenant au beau milieu du parc Bachelard, ça sera le seul passage « vert » de toute ma sortie. Je suis ici toujours sur le tracé rectiligne des 120 Toises et surement sur la seule partie encore « préservée » de cette époque.

J’arrive maintenant au « Rondeau » qui aujourd’hui n’est rien d’autre qu’un échangeur de voies urbaines, en pleine mutation avant l’achèvement des travaux de mises à 3×3 fois de l’A480. Il va maintenant me falloir rejoindre l’autre rive.. Rien de simple! C’est assez effrayant de voir ce chantier!!!

Je prends alors conscience ici de la bétonisation et de l’urbanisation galopante que nous subissons depuis quelques décennies… Des réserves, il ne reste rien. Nous voila aujourd’hui pris dans un carcan de routes, ponts, tunnels.. A l’heure où l’on nous parle d’écologie, de mobilité douce et d’écoresponsabiltié…Je ne vois ici que du gris et de l’asphalte!

Sans remonter jusqu’au 18ème siècle, nous voila à peu de choses près au même endroit vers 1890, soit il y a 130 ans seulement!! Ce n’est rien à l’échelle de l’humanité. Ces terrains étaient encore préservés à cette époque.

(Source : Bibliothèque municipale de Grenoble – Le Rondeau)

Une photo reposante. On y voit encore les alignements d’arbres en bordure du Drac, et des champs à perte de vue, Grenoble semble si loin….

Il me faut maintenant traverser le torrent grâce à la passerelle métallique :

pour me retrouver « rue de la Liberté » à Seyssins, sur la limite des 120 Toises sur l’autre rive.

Par ici aussi encore des travaux d’agrandissement de locaux commerciaux :

Il me reste maintenant à re-longer dans l’autre sens cette limite et voir ce que je pourrais y trouver d’évocateur.

Quelques superbes anciennes fermes comme celle ci un peu perdue au milieu d’immeubles modernes faisant référence à un passé agricole aujourd’hui bien loin :

Et des noms de rues qui ne veulent plus dire grand chose. Mais où est donc ce fameux grand prés? Je ne l’ai pas trouvé..

Sur cette vue d’avion de 1919 en voit bien les anciennes fermes sur la rive gauche. Le grand pré est il celui visible en bas à gauche de la ferme? Surement… Quant à la rive droite c’est encore un « désert vert ».

(1919 (IGN) A hauteur de l’actuel cité Mistal en bas et le pont de Catane en haut sur la partie droite de l’image)

De « la Plaine » il ne reste aujourd’hui qu’un arrêt de bus.

Et encore un nouvel immeuble en construction ici, toujours dans ma remonté vers Fontaine.

Tiens! Un petit bout de verdure dans l’ancienne zone de « réserve » en arrivant au niveau du passage du tram sur le pont de Catane, mais c’est bien maigre..

Ma boucle va se terminer en repassant le Drac sur le pont du même nom afin de rejoindre la rue Ampère.

J’aurais, durant ces 9 km, pu retracer une partie de l’histoire de Grenoble au travers de ces 120 Toises dont vous venez peut être de découvrir. Il existe encore aujourd’hui une avenue des 120 Toises au Pont de Claix et même un cimetière du même nom à Échirolles.

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En lieu et place de l’actuelle A480,

Laissez moi maintenant vous emmener sur les berges du Drac vers 1890, pour une balade « nature » au bord du torrent avec encore à cette époque ses alignements d’arbres.

Bords du Drac — C.13.1 à C.13.14
Source : Bibliothèque municipale de Grenoble
Bords du Drac — C.13.1 à C.13.14
Source : Bibliothèque municipale de Grenoble
Bords du Drac — C.13.1 à C.13.14
Source : Bibliothèque municipale de Grenoble
Bords du Drac — C.13.1 à C.13.14
Source : Bibliothèque municipale de Grenoble

Grace à cette sortie, je ne vois plus aujourd’hui ces rues avec le même regard, je me rends compte que la ville change, s’agrandit d’année en année, que l’urbanisation continue, toujours aussi galopante, envahissante, étouffante, que Grenoble n’est pas aussi verte que ce qu’elle prétend être.

En tout cas j’aurais surtout fait une fois de plus un retour dans le passé et découvert une partie de l’histoire de cette ville qui n’en finie pas de me surprendre.

Je vous laisse méditer sur cette chanson évocatrice qui reste toujours d’actualité.

L’entre deux vagues…

Toutes les photos de ce billet ont étés prisent entre Avril et Octobre 2020

Je vous ai laissé sans nouvelle depuis le 11 Avril dernier, où du sommet de la première vague, j’observais le monde, comme bon nombre d’entre vous, depuis mon balcon, ou depuis le cercle kilométrique qui finissait par nous faire tourner en rond, comme de vulgaires poissons dans leur bocal.

Mais que s’est il passé depuis?

Et bien, j’ai essayé de garder le cap, malgré la houle, qui m’a quelques peu chahuté..

Durant le mois de Mai , j’étais limité dans mes déplacements, non seulement pour des raisons sanitaires, mais aussi pour des raisons mécaniques.

En effet, mon genou droit me rappelait rapidement à l’ordre au bout de quelques kilomètres, et l’unique heure de sortie autorisée me suffisait amplement.

Je prenais plaisir, depuis le pont, à observer tous le silence d’une mer devenue bizarrement calme..

Je devais me rendre à l’évidence :

Je n’avais plus de portance, et je partais à la dérive….

Une IRM vint confirmer le mauvais état de ma coque…. Une fissure et une « languette » du ménisque venait de me saborder le moral…. Une remise en état sous endoscopie était inévitable.
Tel le capitaine depuis le sommet de son navire, je devais me résigner à n’être désormais que le spectateur de ces vagues montagneuses que j’aimais tant parcourir..

Le 17 juin, fut une date marquée d’une croix rouge. je sombrais pour quelques heures dans des profondeurs abyssales

Au lendemain, je consignais dans mon carnet de bord quelques conseils laissés par le « premier matelot » du bloc opératoire.

Je devrais me résoudre pour quelques mois à rester en fond de cale avec une remise en état progressive des rouages, si je voulais à nouveau pouvoir hisser la grande voile et retrouver la pleine mer

Alors j’ai pris patience…Tel un pirate avec sa jambe de bois, j’ai un peu galéré….

Après quelques semaines, j’obtenais enfin un visa « vélo » pour retrouver le large….. C’etait deja ça!

Le plaisir de liberté était là. Même si je regardais d’un air jaloux les quelques voiliers qui se dessinaient à l’horizon et que je depassais allégrement, du haut de mon hors bord..

Le chantier naval était en cours. Kiné, musculation, venaient agrémenter mes journées.

J’ai passé une bonne partie du mois de Juillet à voguer sur les berges de l’Isère tantôt le matin aux aurores, tantôt les fins d’après midi, du coté du Bois Français. C’était devenu mon radeau de sauvetage..

Le 06 Aout, sous pavillon « Taillefer Trail Team » et en mode moussaillon, je pouvais désormais mettre à jour mes appareils de navigation pour une toute premier reprise en douceur..

J’avais le vent en poupe! Plus rien ne pouvait m’arrêter maintenant.

Les autorités ayant décrétées « La libération covidale » pour la période estivale, les eaux territoriales étaient désormais accessibles à tous.

Je jetais l’ancre sur Marseillan et profitais enfin de belles sorties maritimes. Je rentrai tous les jours au port sans problèmes mécaniques et sans jamais avoir dessalé. Je commençais à retrouver mon équilibre physique et moral.

De retour, pour ne pas mollir, je venais prendre un peu de vitesse au stade

Et j’investissais dans un rameur d’appartement, sachant que j’allais désormais devoir être vigilant et réduire la voile….

Je commençais à retrouver enfin mes points de mouillages préfères, là où j’aimais me ressourcer…

Mais c’etait malheureusement bien trop beau pour durer….

Un avis de coup de vent s’annonçait.

J’allais de nouveau chavirer…. une douleur à l’autre genou, sonnait ici un début de fin…. Une nouvelle lame de fond venait de me couper dans mon élan…

Je compris très vite que je j’aillais devoir de nouveau retourner en cale sèche….

Une IRM vient de me confirmer ce soupçon…et il va falloir de nouveau envisager les repartions nécessaires….Me revoici au point de départ..

A l’aube de cette deuxième vague annoncée depuis quelques semaines, et qui va bientot arriver et nous toucher de nouveau, j’ai voulu ici partager avec vous les quelques mois de répit que j’ai eu, avec un brin d’humour, même si cette nouvelle vague, je l’ai plutôt à l’âme…

En attendant que la mer retrouve son calme,

Je vous laisse avec cette chanson de juliette….

Ce n’est qu’un jour, un jour comme ça
On dit « ça va » mais ça va pas
Un jour à rien, un jour à spleen
Un jour à météo marine

Laissez moi partir…

Voila comment j’ai vécu, en plein confinement, un beau moment de partage ...

  • Mais commençons par le début :

J’ai toujours voué un amour particulier pour le Brésil. Dans ma jeunesse, le seul moyen de me faire voyager restait les correspondances courriers…. Je me souviens d’une certaine « Débora » de Rio, mais aussi de « Sœur Claudia » qui s’occupait de lépreux à Porto Velho…Deux Brésil bien différent..

Je passais aussi de longs moments derriere ma radio à écouter les ondes courtes… Et quelle magie lorsque j’arrivais à capter ces voix et musiques venues de si loin..Et le plaisir de recevoir dans ma boite aux lettres un courrier avec quelques cartes postales ou autocollants d’un pays qui me fascinait..

Tellement fasciné que j’avais même commencé à apprendre le Brésilien! 🙂

  • Mais revenons en 2020, en ces mois difficiles de confinement que nous vivons tous, et où il faut arriver à se faire voyager tout en restant sur son balcon…

La colline est là, à deux pas et me manque cruellement. Assis dans mon transat, j’ai la chance d’avoir une belle vue avec notamment le château « Teissiere » de Poisat dont j’avais retracé une partie de l’histoire.

Et c’est ce château qui m’a fait retourner au Brésil.

Une fois de plus, rien n’est lié au hasard…. Vous allez comprendre :

Il y a quelques mois sur Instagram le #Poisat, m’avait dirigé vers une photo et un compte : Celui de César.

Pensant au départ communiquer avec une personne habitant le Château, je découvrais César, Brésilien, vivant prés de São Paulo….Professeur de Français.

« C’est le château de ma tante….J’habite au Brésil! »

Quelques échanges et partages de photos de nos coins respectifs ont suffit à créer un lien.

C’est ce château qui nous lis aujourd’hui .

Alors avec ce soleil qui me narguait ce dimanche après midi, et l’impossibilité de sortir et m’évader à ma manière ; Je me suis posé au soleil, avec entre les oreilles la chaine Youtube branchée sur quelques airs brésiliens que j’affectionne, histoire de me faire voyager aussi loin que l’imaginaire peut me le permettre, et d’arriver à toucher virtuellement les frontières et les côtes de ce pays si lointain.

Jusqu’à ce que le hasard me fasse découvrir cette chanson « Perciso Me Encontrar » de « Cartola » que je ne connaissais pas :

Je suis alors parti en boucle sur ce titre…J’étais à la fois touché par la musique, mais je sentais que les paroles exprimaient quelque chose d’important, de triste et joyeux à la fois.

Une traduction de « mon ami Google », comme on dit, me donnais quelques pistes, mais rien ne vaut une traduction humaine.

Alors grâce à la magie d’internet, j’ai parlé à César de cette chanson…

…et je lui ai demandé si il pouvait m’aider à comprendre ce que Cartola voulait exprimer.

Et quelques minutes plus tard je recevais cette photo :

Une lettre manuscrite avec les paroles en Français.

Quel magnifique cadeau!!!

Il aurait pu tout simplement me la transcrire de façon plus anonyme comme un simple message.

ça m’a rappelé cette époque de correspondances par courriers interposés et aussi le cahier de la croix de Quinzonnas.

J’étais touché par le geste, et aussi par ces paroles qui me correspondent tant en ce moment, moi qui suis habituellement si souvent dehors à profiter de la nature..

Laissez moi partir, j’ai besoin de marcher……je veux voir le soleil se lever...

.…Je veux voir les eaux des fleuves couler….

Je vais làbas pour chercher à sourir pour pas pleurer….

J’espère que chacun pourra bientôt retrouver « le chemin » qui lui fait aimer la vie.

Ce qui nous arrive en ce moment montre que l’homme reste un être bien vulnérable. Mais les relations qu’il établit avec les autres le rend plus fort!

Voila ce que j’avais envie de vous raconter aujourd’hui. Un besoin de dire ce que je ressens actuellement. Un mélange de tristesse et de joie bien compliqué à exprimer.

En attendant de pouvoir de nouveau partir pour enfin me retrouver.

A César…

Et à vous tous qui êtes actuellement bien trop loin….. Sachez que je vous attends avec impatience pour partager à nouveau de beaux moments ensemble.

Je « croix » désormais que dans la vie, rien n’arrive par hasard.

Ce mercredi 1er Mai 2019, j’avais décidé d’aller faire un tour du coté de la Bastille de Grenoble et plus précisément à la croix de Quinsonnas, où je n’avais pas remis les pieds depuis le 22 Février dernier.

Pour ceux qui ne connaissent pas encore ce lieu je vous laisse aller lire ce billet.

J’étais bien loin d’imaginer ce qui allait m’attendre là haut…

Mais commençons par quelques précisions qui vont vous éclairer sur la suite de cette histoire :

J’ai découvert cette croix un 19 Janvier 2017 lors d’une belle journée d’hiver glaciale en suivant des pas dans la neige laissés par deux randonneurs.

Très attaché à ce lieu hors sentier, dont la vue est imprenable et où il y règne une atmosphère particulière de sérénité et de paix, je decidais le 19 Novembre 2017 d’y installer un premier cahier afin que chacun puisse ici laisser une trace de son passage, et ou, exprimer son ressenti sur ce lieu.

Ce cahier, après avoir bien souffert de la rudesse du climat, finit par se dégrader et disparaitre à jamais . Heureusement, j’avais pu en faire « une dernière sauvegarde photo » le 02 Avril 2018 🙁

Cahier remplacé le 26 Décembre 2018 par un nouveau plus résistant.

Maintenant revenons sur cette sortie du 1er Mai dernier.

En arrivant à la Bastille, le ciel m’offrait deja un beau spectacle

Et dans la montée au Jalla le soleil commençait à faire son apparition. La croix était alors en vue.

9h15, me voici enfin arrivé! Le cahier est bien là. Je vais pouvoir prendre le temps de lire tout les beaux nouveaux messages déposés depuis Février date de ma dernière montée.

Que de belles choses! C’est toujours un honneur de voir les petites dédicaces qui me sont faites d’amis de course ou d’ailleurs, qui eux aussi ont plaisir à venir et prendre le temps de laisser un mot, un dessin.. dans ce lieu hors du commun.


Tous ont eu la curiosité de venir découvrir cet endroit, tous ont pris le temps de chercher la cache du cahier…Certain ont même du revenir plusieurs fois pour la trouver. Le lien qui nous uni tous ici, reste le plaisir d’être en harmonie avec la nature, de savoir prendre le temps de se poser un moment pour profiter du paysage, et d’être capable d’arrêter le chrono de sa montre quelques minutes pour oublier un temps ses performances personnelles.

J’ai bizarrement beaucoup trainer. Presque 3/4 heure. J’ai profité du soleil et par là même, fait sécher la poche plastique qui protège le cahier.

Après avoir écrit un petit mot, alors que je remettais le cahier dans sa poche et m’apprêtais à partir, j’entendis une voix s’adresser à moi :

« Il est où le cahier? Il est où le cahier? »

Une femme d’un certain age s’avance alors vers moi.

« Il est là! » lui dis je.

« je vais le remettre à sa place »

« Ah! » me dit elle, « je suis rassurée, j’ai cru qu’il avait disparu!
« vous savez, il y avait un autre cahier avant celui là »?

« Oui…. » lui répondis je, sans qu’elle me laisse le temps d’expliquer que j’en était l’initiateur, elle continue alors :

« C’est moi qui l’ai récupéré! »!

Moi :

Elle : « Il était très abimé, alors je l’avais fait sécher feuille par feuille »

« Mais madame, vous savez que c’est moi qui est mis ce cahier en place, je pensais que quelqu’un l’avais mis à la poubelle, l’ayant emballé dans un Buff pour le protéger un peu, j’imaginais qu’il avait été pris pour un sac d’ordure! »

« C’est dingue ça alors! » me dit elle. « Il faut que je vous le rend alors! Le buff, je l’ai aussi, je l’ai lavé il est tout propre. »

« Non, ça n’a pas d’importance, il est mieux chez vous qu’ici. L’important pour moi c’est de savoir qu’il existe toujours! C’est quand même bizarre cette histoire de se retrouver là tous les deux, moi qui ne viens que très rarement dans le coin, et j’aurai du partir depuis un petit moment.. A croire que je vous attendais »

« Oui, en effet! » me répond elle.  » Moi, je n’avais pas prévu de venir à la croix ce matin, mais comme j’étais pas loin je me suis dit, je vais aller mettre un petit mot dans le cahier! Cette croix elle est chargée d’énergie positive! Il y a quelque chose de spécial ici! » me dit elle en prenant la croix à pleine mains.

« Je pense comme vous, vous savez. Quand j’ai découvert cette croix pour la première fois, je suis resté en admiration. J’étais fasciné par l’endroit. »

Elle me répond alors : « Oui, un jour avec mon ami on a vu un coureur qui découvrait la croix pour la première fois, il avait la banane, il etait content, mais content de l’avoir trouvée. C’etait un jour d’hiver il y avait beaucoup de neige, il nous avait vu depuis le mont Jalla. Il avait des trucs sous les baskets pour marcher dans la neige. »


« Mais….Mais c’etait moi ça!!! vous étiez pas tous les deux assis en contre bas de la croix? J’avais pu trouver la croix grâce a vos pas laissés dans la neige. »

« Oui, c’est ça on été assis à cet endroit »

« Mais c’est fou cette histoire!! Non seulement c’est vous qui avez mon cahier, mais c’est grâce à vous que j’ai découvert cette croix! »

Je cherche alors sur mon portable le billet que j’avais fait sur cette sortie pour retrouver la date et nous regardons ensemble les photos.

« Ah , je suis trop contente de cette rencontre, dire que je ne devais pas venir ici aujourd’hui.. Je m’appelle Lili. Vous savez, j’ai 73 ans. »

« Lili, je peux vous prendre en photo? Je ne peux pas laisser passer ça!! »

« Oui mais alors je met mes lunettes, j’aime pas trop ça … »

Cette rencontre viens confirmer ce que je pensais depuis longtemps.. Les personnes que l’on croise dans notre vie ne sont pas le fruit du hasard. C’est difficile à expliquer mais toutes ces personnes sont en lien avec nous. Elles entrent dans notre vie à un moment donné et nous marquent quelque part pour toujours. Que ce soit au travail, dans les loisirs, ou ailleurs, les gens avec qui l’on échange, ont tous quelque chose à nous transmettre.

Il y avait bien peu de chance que cette rencontre ai lieu… C’etait certainement écrit quelque part.

Pour finir cette histoire que vous trouverez peut être bien banale et sans intérêt, je voulais rajouter que j’ai pris beaucoup de plaisir dans ma descente sur Grenoble, le cœur rempli d’émotions, après ce moment improbable hors du temps, avec dans les oreilles une certaine musique brésilienne dénichée (peu avant cette histoire) sur le net « par hasard » et que j’écoute en boucle depuis 5 jours.

« Deixa, deixa, deixa eu dizer o que penso dessa vida… »

« Laissez, laissez, laissez moi vous dire ce que je pense de cette vie… »

C’est chose faite!

Il y a des moments comme celui là qu’on ne peut expliquer…

A Lili, et à tout ceux qui ont croisés mon chemin un jour et contribués à être ce que je suis aujourd’hui.

Les mille et une facettes du Rocher de Comboire

Mes traces « STRAVA » sur le Rocher de Comboire

Il y a presque 10 ans, je m’aventurais (sans GPS à l’époque) pour la première fois sur la digue du Drac en direction du Rocher de Comboire.

Mes « Salomon orange » (paix à leurs âmes) ne sont malheureusement plus là pour vous raconter ce qu’elles ont ressenti à l’époque,

mais leurs descendantes m’ont aux fils des années amenées de découverte en découverte, sur ce bout de Rocher à deux foulées de la ville et du stade Bachelard.

Le voici en entier, avec ses falaises et sa ligne de crête :

C’est tout d’abord un peu comme dans cette vidéo que je l’ai découvert pour la première fois.

Une belle balade le long du Drac avec « ses rapides »,

son point de vue à vous couper le souffle et surtout à vous couper l’envie de retourner travailler,

après une montée courte mais exigeante,

et un fort de 1884 aujourd’hui un peu noyé dans la verdure mais qu’il faut absolument se donner la peine d’approcher pour découvrir toute sa splendeur et sa puissance.

Mais bien d’autres surprises allaient m’attendre d’année en année….

En 2011, c’est avec mon fidèle « Lamiricoré » que je découvrais lors d’une mini expédition les dessous cachés de ce rocher et toute son histoire lié à l’exploitation du ciment Vicat.

Le parcours le plus classique, connu de tous les adeptes du coin, est bien entendu celui des crêtes.

Il est assez spectaculaire en limite de falaise et ne manque pas de cachet. Avec notamment cet arrêt obligatoire (pour moi tout au moins) au niveau de cet arbre mort, dont je dois avoir une photo de chacune de mes sorties 😉

Puis c’est en 2015 en me trompant de chemin que je faisais une première approche du « sentier des mineurs ».

Je faisais demi-tour après la découverte inattendue de cette belle entrée de galerie! Que demander de plus!

Un single en effet qui a tout son charme avec un passage en aplomb des plus beaux qui soit.

Ce single il m’aura fallu attendre (allez savoir pourquoi) l’année dernière seulement pour le terminer et découvrir qu’il rejoignait le chemin des crêtes.

Tout comme ce fossile, situé tout près du belvédère, que j’ai du pourtant fouler des dizaines de fois avant que mon œil ne se pose sur lui.

Quittons maintenant les habituels sentiers battus et regardez par exemple cet endroit insolite :

Oui cette installation pour BMX, bien cachée, est pourtant sur le Rocher.. Mais saurez vous la trouver?

Cet ancien chariot qui circulait au fond des galeries de l’exploitation Vicat au siècle dernier vous attends aussi.

Et cette ancienne entrée de galerie, vestige vivant de la rudesse que devait être le travail des mineurs, n’est pas non plus inaccessible.

Quant à ce coin « magique », aride, en bord de falaise, il mérite bien de quitter le sentier principal pour se sentir quelques instants seul au monde…

La végétation y est exceptionnelle, comme cette variété de crocus photographié mi janvier,

dont il est fait référence de sa découverte sur le rocher, dans ce guide botaniste de 1865.

Redescendons maintenant pour explorer le bas du rocher avec cette ancienne conduite forcée qui devait alimenter une usine ou un moulin…

Autre passage découvert par hasard au détour d’une pause technique ; Ce sentier visiblement très ancien qui longue le rocher au plus près, bien plus agréable surtout l’été, que le « chemin des Cimentiers » car ombragé. Il n’est d’ailleurs sur aucune carte et très peu fréquenté..

Quant à cette cheminée visible depuis la zone commerciale de Comboire et qui est au dessus du chemin de la digue en direction du champ de tir,

ça n’est rien d’autre que les vestiges de fours à ciments…

Fours à ciments déjà présents sans cheminée en 1860!!! Comme on peut le voir sur cette photo, probablement la plus vieille qui soit du rocher.

Crédit Photo « musée dauphinois de Grenoble »

Pas de chemin de digue en contre bas à cette époque….Mais pourtant deja un passage à cette hauteur, comme en témoigne cet extrait de  » La topographie militaire de la frontière des alpes » datant de 1875.

Comme on peut le voir ci dessous en 1950, toujours aucun chemin de digue vers le champ de tir. On voit bien par contre ce « petit sentier » au départ de la cheminée. On peut y voir aussi, en bas de la photo, serpenter le fameux sublime « sentier des mineurs » au dessus de la falaise.

Cet ancien chemin est praticable jusqu’à la hauteur du champ de tir… Un câble permet à cet endroit de redescendre pour récupérer la digue en contre bas..

Mais pour cette fois j’ai bravé les interdits. Je voulais m’assurer de l’existence de cet ancien chemin, et je suis passé de l’autre côté du grillage. Là c’était plus de l’exploration, et j’ai évolué plutôt en mode marche entre arbres couchés et ronces, mais le sentier est encore bien dessiné.

Je ne me suis pas trompé! je tombe sur les vestiges d’un ancien abri. Militaire je suppose, car j’arrive à ce moment là à hauteur de champ de tir.

Champ de tir qui se trouve de l’autre côté du Drac.

Je suis maintenant dans la zone de sécurité, comme on le voit sur ce Croquis de 1903,

avant d’arriver à hauteur du champ où je bénéficie d’une vue sur le chemin « classique » de la digue.

Je retrouve à la fin de ce passage l’autre portail visiblement très ancien, mentionnant « Flamme rouge ou gyrophare allumé : TIR EN COURS ».

Même si cet itinéraire est aujourd’hui impraticable, j’ai enfin pu satisfaire ma curiosité et marcher dans les pas de nos ancêtres..

Pour finir ce tour du rocher, il me fallait aussi chercher si il restait une trace quelconque de l’ancienne usine du début XXéme siècle situé coté Cossey.

Crédit photo : Musée Dauphinois Grenoble

Pas si simple que ça et pourtant… Comment un tel bâtiment aurait-il pu disparaître en totalité?

Et bien oui, les vestiges (aujourd’hui privés) sont bien là! L’investigation aura payé!

(Photo supprimée à la demande du propriétaire)

Voila pour ces petits coins plus ou moins insolites que vous avez peut être aussi eu la chance de découvrir par vous même…ou pas!

Mais peut être que tous cela vous importe peu.. Peut être que pour vous le plus important est ailleurs. Un record à battre sur un segment Strava, un fractionné en côte à travailler, Une descente à perfectionner… Mais un jour peut être, lorsque vous aurez atteint vos objectifs, vous aussi, vous prendrez le temps de quitter les sentiers battus et peut être même vous perdre un peu, pour avoir le plaisir comme moi de faire une belle découverte.

Si je n’ai pas communiqué avec précision sur les lieux mentionnés plus haut, c’est surtout pour que vous les découvriez par vous même.

Sachez toutefois que j’aurais toujours grand plaisir à faire le guide, mais ça sera alors en mode « vinvin20 ». Ne cherchez pas sur vos montres, ce mode n’existe pas! Ceux qui l’on pratiqué avec moi pourrons vous donner leurs avis à ce sujet 🙂

Pour en finir sur ce rocher, je sais qu’il ne m’a pas révélé tous ses secrets et que ce « diamant » aux mille et une facettes, va continuer de m’éblouir durant bien des années encore…

« On s’étonne trop de ce qu’on voit rarement et pas assez de ce qu’on voit tous les jours »

(Stéphanie Félicité du Crest de Saint-Aubin)

Époustouflante bataille climatique depuis le Mont Jalla

 

Ce mardi 26 décembre, j’avais l’intention de monter à la croix de Quinzonas du coté de la Bastille, le temps s’était vite couvert et la pluie était annoncée.

J’avais prévu quelques vêtements chauds avec seulement 2°C au pied du quartier St Laurent et le coupe vent était dans le sac, parmi bien d’autres choses.

J’étais un peu frustré d’avoir raté la belle mer de nuage d’hier dont avait pu profiter lamiricore

Grenoble coincée entre trois massifs, à la particularité d’avoir un climat à part, comme l’a étudié dans son livre Guilhem Martin.

Mais je ne savais pas encore ce qui m’attendais…. Ce matin la ville était en conflit! Dés les premiers virages qui montent à la bastille, je ressentais comme un coup de chaud.. J’étais au dessus de la « couche froide » qu’on voit bien sur cette photo (nuages bas blancs).

Et c’était bien le Foehn , vent du sud, qui faisait monter la température.  J’étais prêt à quitter ma veste..Je pense qu’il devait faire pas loin de 10°C à ce moment là.

Les nuages et le mauvais temps reculaient d’un cran, le ciel se dégageait presque totalement au sud et sur le Vercors.

J’avais à ce moment là une musique qui, une fois de plus, rajoutait un peu de magie à ce véritable spectacle.

Je vous laisse juger si cela opère aussi sur vous :

 

C’est juste après la Bastille, à 8h48 exactement, dans la montée au Mont Jalla que la confrontation a eu lieu.. La pluie venant de l’Est n’avait pas dit son dernier mot!

Côté Ouest, le soleil semblait vouloir faire aussi bataille… Quant au vent du sud, il continuait de son côté sa poussée….

 

Les 10 minutes qui ont suivi furent exceptionnelles et grandioses, les images parlent d’elles mêmes..

 

Je recevais à cet instant quelques gouttes de pluies… Un moment difficile à retranscrire…Une espèce de plénitude et de bien être..  J’étais seul face à la nature et à tout ce qu’elle est capable de nous offrir de merveilleux.

C’est dans cette atmosphère hors du temps que j’ai pris la direction de la croix de Quinzonas, but initial de ma sortie.

A mon arrivée, je savais que les jeux étaient faits… Le vent était tombé, le soleil tentait ça chance une dernière fois en envoyant quelques rayons…

Le temps de consigner, dans le cahier mis en place ici il y a quelques mois,  mes états d’âmes du jour,

et tout avait basculé… La bataille était désormais finie… Le mauvais temps l’avait emporté. Mais quel magnifique combat!!

 

Qui m’aurait dit que j’allais vivre ça… A mon départ j’étais bien loin de m’imaginer un tel spectacle.

Alors, voila encore une belle leçon de chose, la nature nous reserve bien des surprises.

Alors préservons la, si on veut encore qu’elle nous émerveille toujours autant dans les années à venir.

 

15km « Mélancoliquo-euphorique »

Il y a des sorties qu’on garde gravé à jamais… Celle de ce dimanche 26 Novembre en fait parti.

Ne me demandez pas pourquoi cette chanson de Juliette Armanet, artiste que j’ai découvert seulement hier un peu par hasard, à tourné en boucle durant toute ma montée aux 4 Seigneurs… Je ne saurais l’expliquer.

Laissez vous aussi embarquer dans cette envoutement :

 

Cette musique vient ajouter à l’ambiance « mélancoliquo-euphorique » de cette sortie matinale qui a démarrée à 7h30 alors que le soleil n’était pas encore levé..

La première partie jusqu’à Romage fut un premier spectacle d’ombres et lumières, avec un ciel changeant, éclairant par intermittence quelques sommets du Vercors.

Coté Matheysine c’est encore autre chose….

 

En arrivant au Belvédère au dessus de Romage, j’ai le choix entre la foret ou la route…

Le choix est vite fait en passant ma main sur la barrière en métal, ça sera foret pour la montée!

 

La route est dangereuse…

La neige fait alors son apparition vers 700m d’alt. Je suis aux anges!!!!

La suite va être un ensemble de tableaux magiques. Le ciel se dégage de plus en plus..

Le soleil se lève enfin et j’entame les derniers lacets pour le fort des quartes seigneurs en « solo sur mon île » comme le chante Juliette..

C’est magique!!! Soleil, neige fraîche, je suis au dessus de tout…

C’est ici que d’habitude s’arrête cette grimpette….

Mais aujourd’hui c’est décidément un jour pas comme les autres…

Le dernier tronçon jusqu’au sommet du Fort est ouvert!!! Plus de périmètre de sécurité…

je suis comme un fou!!!! Voila plus de 5 ans que je ne suis retourné là haut.

Que vais-je trouver? La porte est elle toujours là? Que reste il? Chaque virage me revient alors en mémoire..Que de souvenir ici!!!

Alors… Qu’en est il au bout de ce dernier kilomètre?

Elle est toujours là cette porte qui durant des années à été ma récompense dans ces montées dominicales.

Me revoilà rajeuni de 5 ans!! J’attendais ce moment depuis le 30 Juin 2012 date de ma dernière visite ici :

Petit tour pour constater que le pont à été renforcé pour permettre le passage des camions (le site était fermé jusqu’alors pour dépollution pyrotechnique).

 

Voila un aperçu de l’évolution du site encore envahie par la nature en 2010 lors de mes premières ascensions et ce qu’il en est aujourd’hui après 5 années de travaux.

Je redescend le baume au cœur, avec cette belle surprise!  la route aura maintenant dégelée grâce au soleil.

Et je retrouve alors un paysage plus automnal du côté du Murier pour finir cette sortie exceptionnelle.

 

Exceptionnelle pour moi, mais peut être pas pour vous… Enfin, un moment particulier avec moi même, que j’aurais aimé partager avec d’autres, mais que j’aurais surement vécu différemment.

Elle est unique parce que je l’ai rendu unique. Par cette chanson, par la relation que j’ai eu avec la nature, par un concours de circonstances…. C’est difficilement explicable.

Qu’importe…

L’important c’est ce que j’ai pu ressentir ce matin.

J’ai tenté de vous le faire vivre et partager ici, mais la sensibilité de chacun étant différente, je ne suis pas sûr que vous puissiez me comprendre…

Enfin, j’aurais essayé…

Je souhaites à tous le monde de pouvoir vivre ça un jour.

 

Star Wars Run Experience

Hier, j’avais décidé de partir sur la digue, dans le but de faire une sortie cool en mode « dégraissage ». Il fait dire que mes petits soucis de jambe ont rendu mes sorties D+ moins régulières et j’ai du coup accusé une petite surcharge dont je voudrais bien me débarrasser.

 

Je partais pour la première fois sur la portion en direction de la ville et comme cette digue longe aussi l’autoroute, j’avais, bien sur, pris mon vieux compagnon « Ipod Shuffle », dans lequel j’avais au préalable « glissé » le CD des musiques de Star Wars dirigé de main de maître par le génial John Williams. j’avais hâte de vivre cette expérience..

Je ne savais pas encore où cela allait me mener. Mais branchons tout d’abord la musique :

Me voilà parti… J’hésite encore à passer la passerelle et partir coté Nord.. Mais je suis déjà attiré par la ville et le côté obscur…

11 avril 16 cap star wars digue isere direction grenoble (1)

Sur ma droite, Surprise! Quelques Ewok me mettent en garde et m’incitent à rebrousser chemin.. je fais mine de ne pas les voir et poursuis ma course

ewok

rien de rassurant par ici… C’est quoi ça!!!! L’enclos à l’air fermé….J’accélère un peu le rythme et les BPM montent d’un cran…

11 avril 16 cap star wars digue isere direction grenoble (109)

Mais que ce passe t’il sur le Néron? Incroyable!!! je dois continuer pour en savoir plus…blindés

Je ne sais pourquoi mais à ce moment là je me sens observé… Que dis je!!! je suis maintenant poursuivi pas deux clones!!

poursuite

Coté Vercors, c’est pas mieux! Le vaisseau impérial semble avoir pris possession des moyens de communications..

vaisseau royal

Sur mon chemin un message codé…Mais que veut on me faire comprendre…?

11 avril 16 cap star wars digue isere direction grenoble (97)

Je suis de nouveau pris à parti…Je fait un signe amicale..mais on veut me faire faire demi tour!! J’hésite à arrêter l’expérience ici… et couper le son..

attaque troupe

Non, je n’en ferais rien!!!  C’est trop extraordinaire comme sensations et je ne veux pas que tout s’arrête ici, et devoir finir ce « run » en mode « standard ».

Je passe maintenant sous une piste d’atterrissage

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Et en arrivant au pont d’Oxford j’aperçois quelques clones et file à leurs insus..

pont oxford

Plus j’approche de Grenoble et plus ça se complique.. Ici je ne passerais pas!! Au vu de ce Tag, je comprends que la Bastille est deja tombée dans le côté obscur..

tete de mort

Me voila obligé de prendre un autre itinéraire qui me fait longer une passerelle et je manque de me faire happer par un engin inter-galactique, dans une course en avant..Mais vers où?

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Là je sens que je deviens de plus en plus gênant… Dois je garder mon casque ou tout arrêter là? Allez encore quelques instants de sensations magiques

vaisseau

Maintenant je crois que je n’ai plus le choix!!!!! 🙂  Il me faut faire demi tour..

dark

Je me sauve en courant le plus rapidement possible…

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Comme le font beaucoup d’autres personnes..

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Sur le chemin du retour je découvre que le Néron sert de base arrière

neron

Plus que quelques mètres avant l’arrivée, je repasse de l’autre coté de la digue….

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Je pose mes écouteurs et arrête mon chrono…

Voila un excellent moment passé! Je me suis bien amusé durant cette sortie, dans un lieu que je ne connaissais pas, et sans savoir où cette musique »symphonique » allait m’emmener.  Courir en s’amusant et se faisant plaisir! quoi de mieux.. Moi qui n’aime pas la digue, j’en ai maintenant une autre vision.

Vous aussi essayez, et faites vous une « Star Wars Experience »! ça vaut quelques manèges à sensations 😉

il faut juste faire un peu marcher son imaginaire….

Et en plus c’est dopant, à en croire la FFA qui viens d’interdire l’écoute de musique en compétition..

…En tout cas, c’est pas moi que ça va déranger 😉

 

 

 

20, 20 km en ce 20 Décembre de printemps

 

 

2020

Ce dimanche matin c’est à 7h56 que je me suis décidé à prendre le départ pour une sortie….Sans réel objectif. Parti dans un premier temps pour monter au fort des 4 seigneurs. De routes en chemins, je me je suis emmené moins haut mais bien plus loin : Du coté des Crêtes d’Herbeys.

Après une brume bien froide de fond de vallée,  je prends la montée classique pour les 4S et j’arrive en dessous de Romage au bon moment!

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L’oublie de mes gants ne m’aura perturbé que jusqu’ici…. Une douceur se fait déjà sentir et je n’ai plus du tout froid aux doigts.

Au fur et à mesure que je grimpe, le Vercors s’illumine et je suis bien souvent dos à la montée pour ne pas rater une miette de ce spectacle :

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C’est en arrivant à Romage que je décide de prendre la route qui rejoint Herbeys…Envie de faire un peu des kilomètres, plus que du D+ « dré dans le pentu »…il faut dire qu’avec mes sorties 12/14 j’ai déjà un bon cumul sur ce mois de décembre  (4390m)… A cette allure, je devrais atteindre le sommet du Mont Blanc avant la fin de l’année 🙂

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En arrivant à Villeneuve d’Uriage, la fraicheur se fait de nouveau sentir…Cette combe n’est pas souvent ensoleillée et je trouve ici pour la première fois depuis mon départ un sol gelé et même glissant sur la route, ce qui m’oblige à prendre le bas coté. Mais j’y trouve aussi un magnifique arbuste fleuri..Bizarre..

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Après recherche sur le net il s’agit de Viburnum Bodnantense « Dawn ». Arbuste qui fleurit bien en hiver…Mais tout de même précocement cette année.

Me voila lancé sur les crêtes d’Herbeys. Le temps est splendide et le soleil est sur le point de sortir de derrière le massif de Belledonne.

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Le voila enfin! Moment magique!

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Cela coïncide avec ma descente sur cette crête. Tout s’illumine alors, et de  surprenantes couleurs chaudes pour cette saison ajoutent encore un peu plus de magie.

J’ai entre les oreilles à ce moment là, ce morceau de Parov Stelar….

Je ne cours plus : Je vole! Je suis dans une euphorie inexplicable…

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les cretes d'Herbeys en entier 20km cap 20 dec 15 (157)

 

les cretes d'Herbeys en entier 20km cap 20 dec 15 (173)

 

les cretes d'Herbeys en entier 20km cap 20 dec 15 (194)

J’ai pour la première fois trouvé le bon chemin qui m’a permis d’effectuer la totalité de cette crête. Il me faut maintenant penser au retour… Il y a bien la route Napoléon, mais je n’ai pas envie de faire « du bitume » comme cela m’était arrivé une fois. Alors je pars un peu au feeling sur un petit chemin qui m’emmène à un hameau et à une intersection.. Que faire?

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Un chance ici, deux personnes se promènent et je leurs demande si le chemin forestier qui se présente face à moi mène quelque part.. On me dis : « Oui, Herbeys! » Ok, merci! ….Je file alors et semble entendre au loin : « mais ça monte!!!! » Je m’en doutais un peu…

Il commence presque à faire chaud au soleil et la fatigue se fait ressentir…je ne sais pas trop où je vais, mais le sens de ce chemin me parait logiquement arriver vers Herbeys..Ensuite il me restera plus qu’a redescendre.

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Sur le dernier kilomètre, plus je descends vers la ville et plus la brume se fait dense..

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Et le froid s’accentue.. Ma montre m’annonce 19km800…Alors, une dernière petite ligne droite jusqu’au bout de la rue pour le fun et pour voir s’afficher 20.20km 😉 comme ce fut le cas en Avril dernier (on s’amuse comme on peut)

Ici le soleil n’a pas encore franchi la colline. Je serai arrivé quelques minutes avant lui 😉les cretes d'Herbeys en entier 20km cap 20 dec 15 (203)

Voila pour cette sortie improvisée…Rien d’établi au départ. Un enchaînement de chemins, un peu pris au hasard, qui m’auront emmenés, entre route et sentier, ombre et lumière, fraîcheur et douceur, vitesse et lenteur, mais toujours dans le plaisir et le bonheur, avec une nouvelle petite victoire personnelle…Avoir encore une fois franchi le cap des 20km, sans presque m’en rendre compte,  de km en km, sans chrono, et en ayant pris le temps d’observer presque mètre par mètre les paysages qui s’offraient à moi.

La nature est bien trop belle pour la laisser filer. 

C’est sûrement pour ça que je lui cours souvent après…

Canicula! Je t’attends!

canicule

Tous le monde en parle depuis quelques jours.. La canicule arrive!

Il est temps de prendre quelques dispositions pour continuer à profiter de ces belles journées d’été. C’est pourquoi depuis ce lundi je suis passé en mode « CANICULA ».

A savoir des sorties à la « fraiche », le matin avant d’aller au boulot.

Mais qui est tu vraiment Canicula?

chien

C’est du coté du ciel que l’on trouvera la réponse… et plus précisément du cote des étoiles.. Car c’est dans la constellation du « Grand chien » que se trouve l’étoile la plus brillante apres le soleil : Sirius dont le nom latin est Canicula, lui-même issu de canis (chien). elle se lève et se couche avec le soleil du 24 juillet au 24 août. Elle est de ce faite considérée comme l’étoile de la chaleur…. »Chez les Romains, on appréhendait cette période de fortes températures que le flamboiement de Canicula annonçait. »

Mais revenons en 2015… et en ce 29 Juin à 6h30.

Voila un peu la « traduction sonore » de cette sortie :

Le ciel était légèrement voilé,

col du gourlu bigot 29 juin 2015 cap matin (32)

Personne bien entendu a cette heure matinale…
col du gourlu bigot 29 juin 2015 cap matin (30)

col du gourlu bigot 29 juin 2015 cap matin (18)

Ah si….Deux renards.. Une buse… Trois lapins… Et un campagnol à qui j’aurais fait faire un peu de fractionné 😉

col du gourlu bigot 29 juin 2015 cap matin (36)

col du gourlu bigot 29 juin 2015 cap matin (42)

Une petite pause au belvédère des batteries hautes du Murier

col du gourlu bigot 29 juin 2015 cap matin (48)

avant de redescendre pour commencer une journée de travail des images plein la tête. Je crois que cette semaine caniculaire devrait ressembler à cela…

Il suffit juste que je n’oublie pas de me réveiller… A ma place, vous oublieriez?

Alors Canicula, tu peux venir! Je suis prêt!