Nature, patrimoine et course à pied : Toute une histoire!

Pour ceux qui me suivent depuis plusieurs années, vous n’êtes pas sans savoir, que je ne cours pas après les médailles, mais plutôt après l’histoire et le patrimoine. La vitesse n’étant pas une fin en soi pour moi, et n’étant pas un sportif inné, j’ai très souvent avec moi mon téléphone portable, et entre deux foulées, j’essaye de capturer quelques rares moments sur les sentiers de notre belle région, et principalement sur la colline du Murier. Colline qui me permet en chaussant mes baskets depuis la maison, de voyager bien plus loin que les kilomètres affichés sur ma montre.

Aujourd’hui, après plus de 10 ans de photographies et plusieurs milliers de kilomètres de plaisir et de découvertes, j’ai l’honneur de présenter à la bibliothèque de Saint Martin d’Hères quelques photos de ma colline préférée dans le cadre des journées du patrimoine.

Vous trouverez, ci dessous, quelques autres souvenirs de mes plus belles sorties à seulement quelques mètres de dénivelé de la ville :

« Mon chemin ce n’est pas un chemin, c’est la neige… »
UT4S : mon UT4M à moi!
D’une pierre deux coups!
Sortie identique…mais toujours si différente
Pas d’armistice pour ce 11 Novembre
Ma colline : une prison de liberté
Ah! La vache!
Rien n’est immuable..
Nul n’est prophète en son pays!
J’ai été fort surpris!
Dernière dose de D+ avant la mer
18/12/11 : « On a couru dans la neige »
Tour des 4 seigneurs à la fraiche!
Encore plus « FORT »
Mi marche, mi course : Peut être la solution
Eh!! J’pourrais en ravoir un petit peu ?

 

J’en profite pour ajouter un lien vers des sorties Trail, qui m’ont permis de faire de bien belles découvertes historiques autour de l’agglomération grenobloise.

https://www.vinvin20.com/category/histoire/

 

 

Ma conception du Trail :

Être en harmonie avec la nature, courir pour le plaisir, mais aussi observer, et chercher à comprendre ce que les quelques vestiges laissés par nos ancêtres peuvent nous raconter.

Alors quittez les yeux de vos baskets, redressez vous, et maintenant regardez autour de vous.

Je suis sûr que vous aussi vous trouverez au hasard d’un chemin quelque chose d’insolite, qui vous fera non seulement voyager dans l’espace, mais vous donnera aussi le goût de voyager dans le temps..

Au plaisir de vous croiser…

 

Vinvin20

 

 

Course et pollution : N’en rajoutons pas une couche!

Voila plusieurs mois que je m’insurge sur une nouvelle forme de pollution croissante.

Cette cigarette jetée sur le bitume dans la descente de la Bastille près de l’eglise St Laurent, n’est pas la plus agréable des rencontres que l’on puisse faire..

Mais là n’est pas le sujet de ce billet!

N’y voyez vous pas autre chose???

Regardez bien, la photo date du 08 avril 2017. Rien ne vous choque?

Moi si!

Ce mégot, même si il résulte d’un manque de savoir vivre, n’est certainement plus présent à l’heure où je vous parle.

Par contre, pouvez vous me rappeler la date de la dernière édition de l’UT4M19 Aout 2016, si j’ai bonne mémoire…

 

 

Cette jolie ligne verte et ces logos sont toujours présents malgré 8 mois écoulés… Soleil, neige, glace, pluie, n’ont pas eu raison de ces fameuses peintures dites « temporaires ».  Je n’ai rien contre l’UT4M, mais ce phénomène a pris une ampleur importante, depuis la commercialisation de ces « petites bombes » (à retardement) :

On en trouve désormais partout, et à prix bas.. Prévu pour tenir quelques semaines seulement (en théorie) elles sont utilisées par tout un chacun à outrance et sans respect de la nature. Pour marquer ici une sortie VTT, ou là une course privée.

Si bien qu’une bonne partie de ma foret s’est transformée en « Jungle ».  Voyez plutôt :

Commençons par la montée des 4 Seigneurs (ma grimpette favorite) :

Regardez bien cette photo. Marquage sur arbre ( plus de 6 mois),  alors qu’il existe deja un balisage d’itinéraire de rando en jaune, puis, comme si l’on n’avait pas bien vu le 4S, rappel quelques dizaines de mètres plus loin…

Et ça continu, toujours sur les arbres :

 

 

Voici maintenant « les croix » :

Ici le même endroit à 6 mois d’intervalle… Elle est où la dégradation de la peinture avec le temps??? Vous trouvez ça beau vous?

 

 

Autres marquages de « single » VTT : Zorro semble être passé par ici avec une bombe de peinture….temporaire? J’ai des doutes…

 

Et voici les fléchages :

Autre lieu pourtant très fréquenté : La montée de la Bastille!!

Trois marquages dans chacun des virages…Si des fois on se perdait en route!!!

Tout cela m’exaspère. C’est une véritable pollution visuelle!! Ces couleurs fluo sont agressives et je pense qu’il existe bien d’autres moyens de marquer un parcours comme on peut le voir ici (Trail du Mont St Michel en Savoie) :

Quant à la ru-balise, même si quelques fois oubliée sur les parcours, elle a l’avantage, elle, de pouvoir être enlevée!!

 

Nous voici dans le single sous le Mont Jalla, face à un rocher, avec la seule possibilité qui s’offre ici :  Prendre à droite!!

Qu’on m’explique cette flèche au sol…. D’autant qu’il existait deja un fléchage bleu… Qui viendra rajouter sa flèche verte???

Ici une croix « sauvage » que le lierre à deja recouvert sans que celle ci n’est subit la moindre dégradation du temps.

 

Moi je ne vois désormais plus que ça!

Alors, vous qui comme moi aimez courir, randonner ou faire du VTT, organisateurs d’événements (professionnels ou amateurs) qui que vous soyez, respectez ces lieux communs qui nous sont chers et qui nous apportent tant de plaisir et de bonheur.

Ne transformons pas nos terrains de jeux en Jungles urbaines!  Ces marquages indélébiles, agressifs, non réglementés, sont à proscrire au plus vite avant qu’il ne soit trop tard…

La nature n’est pas là pour servir de supports à nos balades organisées. Nos forets, chemins et campagnes sont des lieux communs qu’il faut préserver. Alors, faites appel à des bénévoles, privilégiez le panneautage ou la ru-balise et n’utilisez les bombes temporaires qu’avec parcimonie, discrètement, et au sol sur des cailloux.

Il va désormais devenir très difficile de faire une photo sans cette nouvelle tendance, n’est-ce pas 😉

!

!

!

!

!

!

 

Laissons l’utilisation des bombes de peinture aux professionnels de l’agriculture et sylviculture.. C’est devenu un outil de travail indispensable pour eux, qui influe deja sur notre environnement.

Alors de grâce, n’en rajoutons pas une couche!!!  🙂

 

(Unique tag "virtuel" de ce billet)

D’une pierre deux coups!

Pierre du bigot
Un clic sur la photo pour télécharger le fichier KMZ (trace GPS+photos)

Je crois que cette fois ci j’ai trouvé le plus vieux vestige de l’agglomération Grenobloise!

Voila bien longtemps que je connaissais l’existence de cette pierre à cupule, et j’ai depuis de nombreuses années tourné autour sans jamais prendre le temps d’aller la voir. C’est aujourd’hui chose faite!

Mais ça n’a pas été sans peine.

Ce 11 Novembre je pars avec l’idée de trouver ce témoin du passé. Après quelques recherches sur le Net, j’arrive à localiser ce bloc de granite, mais pas de réel chemin pour si rendre, et pas de carte GPS embarquée pour m’aider. Alors on verra bien sur place…

Avec 2°c seulement, j’ai mis le bonnet, les gants et le buff du TTT. La Mulebar est dans le sac. C’est parti!

Photo3388

Direction le bois des Pisallis par le chemin habituel qui mène aux Batteries hautes du Murier.

Un peu avant d’arriver au village du Bigot, je fais comme toujours ma halte pour profiter d’un point de vue sur la ville, et là :

Oh surprise! Je tombe (pour le première fois ici) sur un troupeau de moutons et chèvres! C’est magnifique alors je sors l’APN.

Mais regarder bien la photo ci dessous : Chercher l’intrus!!

Photo3405

J’ai vu ce molosse de Patou venir  très vite vers moi en aboyant jusqu’à la clôture..Clôture qui arrivait juste a sa hauteur! Alors j’ai fais comme il est bon de faire avec les Patous. j’ai baissé les yeux, regardé ailleurs, et continué mon chemin sans courir mais sans trainer. Il m’a suivi  jusqu’au bout du parc et je n’avais que peur qu’il ne passe par dessus la clôture. Je m’en sors sain et sauf, mais c’était pile à cet endroit que je devais bifurquer pour aller voir la pierre. Du coup je décide d’aller jusqu’aux batteries hautes et retenterai une approche différente sur le chemin du retour.

J’entends au loin quelques coup de feux..Et oui! C’est aussi jour de chasse, j’y avais pas pensé. Même si j’ai un sac à eau rouge, un haut noir-orange, je ne suis plus « très chaud » pour jouer les sangliers hors sentiers..Je me dis que cette pierre qui est là depuis près de 5000 ans, ne va pas disparaitre d’ici demain. Alors je reviendrai…

Après le village du Bigot, je me trouve face à un animal au bord de la route. Peu être une biche qui aurait eu peur des chasseurs..Alors je m’approche doucement…Elle ne semble pas apeurée

Photo3406

Et pour cause!!

Qu’est ce que tu fais là ma grande!! Pas de troupeau à la ronde…

Que faire? Qui prévenir? Après tout, elle risque pas grand chose, vue le nombre de voiture qui passe par ici!

Photo3411

« Allez! Peut être a tout à l’heure! »

J’entame alors la montée aux Batteries par un chemin qui la veille devait apparemment être un véritable torrent!

Photo3420

En arrivant au sommet, le soleil montre enfin le bout de son nez.

Photo3429

Je rejoins « mon » promontoire favori d’où l’on a, à mon avis, la plus belle vue à 360° de toute l’agglomération grenobloise.

Photo3450

J’en profite pour étudier d’ici une autre approche possible de la pierre du Bigot.

Je décide de rejoindre la route qui monte au fort afin d’atteindre mon objectif par le haut. Je tombe alors sur cette petite butte splendide avec cet arbre. Mais toujours pas de pierre à l’horizon 🙁

Photo3465

Alors après avoir longé un ancien parc à chevaux, je retombe au village..Et là, un  habitant est dans sa cour. J’ose lui demander où ce trouve la pierre, car j’etais bien près à lâcher prise..

« C’est juste au dessus de chez moi »..Il me montre le chemin à prendre…Ensuite ces explications sont un peu évasives :

« vous voyez les châtaigniers tout la haut, c’est à ce niveau, mais il y a des grandes herbes et beaucoup de ronces ».

Je le remercie ; je ne suis pas si loin, alors je vais aller jusqu’au bout maintenant!

Mais c’est la Jungle!! Je me prends les pieds dans les ronces, et comment trouver une pierre dans un tel fouillis?

Photo3483

Je suis à deux doigts d’abandonner…Quand tout à coup, la voila :

Photo3475

L’archéologue Hippolyte Müller s’était intéressé à cette pierre en 1911, voici d’ailleurs une photos prise à l’époque :

Pierre à cupules du Bigot
Musée Dauphinois- Hippolyte Muller-

 

La plupart des cupules sont aujourd’hui remplis par de la mousse, mais quelques unes sont encore visibles.

Photo3481

Que signifiait ces trous et cette pierre. Une sépulture, un lieu de sacrifice, une représentation des étoiles…C’est bien mystérieux..

Voila ce que l’on peut en dire aujourd’hui :

« Elle daterait de la période antérieure à l’âge de bronze, la période néolithique, ou période de la pierre polie qu’on peut dater autour de 7500-6500 av. JC à 4500-3500 av. JC.
Il s’agirait d’une pierre à cupules, que Hippolyte Müller, pionnier de la préhistoire dans le sud est de la France définissait comme étant « un bloc erratique aux angles arrondis, aux dimensions de deux mètres de long sur un mètre cinquante de hauteur. En granit rosé, son volume est de quatre mètres cubes. Elle se caractérise par quarante-six cupules creusées sur sa surface plane ». » (source : site internet de St Martin d’Hères).

Mais je savais que cette pierre cachait aussi un autre secret….En effet mes recherches sur le Net, m’avaient aussi emmené vers le site « Geocaching » et il me restait maintenant à trouver la cache! 😉

Ce fut bien plus simple que pour la pierre!

Photo3491

Alors, un petit mot s’impose afin de laisser une trace de mon passage :

photo 3496

J’y ajoute ce que j’avais emmené (au cas où), à savoir un porte clef « Savoie » et un autocollant du Taillefer Trail Team 🙂

Photo3497

Il est temps d’enfouir de nouveau le  trésor et d’espérer que cette vieille pierre le préserve du temps, et surtout que d’autres « aventuriers » comme moi viendrons aussi voir cette curiosité qui est, malheureusement, depuis 1911 de nouveau retombé dans l’oubli..

A la poursuite de la Ferme perdue

Pour l’ambiance :

Dimanche matin, vers 7h45  départ sous un ciel chargé et un sol mouillé pour le fort des 4 seigneurs :

6km et 730D+ à la montée.

Le but de cette sortie, aller à la recherche d’une ancienne ferme  aujourd’hui perdue dans la foret en bordure de mon parcours.

Grace à un ami, aventurier lui aussi, j’ai pu obtenir une vielle carte  de la tribu d’IGN,  qui m’a servie de base pour ces investigations.

Sac, avec 1L d’eau,  T-shirt de rechange, une Mulebar Tango et un Buff, il me manque juste le chapeau et le coupe-coupe.

Apres avoir atteint l’altitude de 550m au village de Romage,  quelques averses semblent arroser la ville.

Ah si j’avais eu un fouet et un lasso, j’aurai pu capturer une vache et chevaucher l’animal jusqu’à mon point d’arrivée….

Mais je m’égare… et il est temps de reprendre mon chemin en direction de la foret.

La végétation est de plus en plus dense maintenant, et là à droite du chemin une masse sombre..

Il me maque la machette, mais j’arrive quand même à avancer dans les ronces et orties.

J’y suis! C’est bien ça!  La voila sous mes yeux. Quelques murs sont encore debout.Un énorme arbre a poussé  au beau milieu de ce qui était autrefois une ferme.

Difficile d’avance plus et à quoi bon, ici pas de crane de cristal, ni d’arche sacrée, mais quel plaisir d’avoir retrouvé cette trace du passé!

je reprends mon chemin avec en souvenir quelques griffures aux jambes, c’est aussi ça de vouloir jouer les aventuriers…

J’arrive au fort en même temps qu’une belle averse..tiens, la porte est entre-ouverte..

J’ai deja joué les Indiana Jones, ça me suffira pour aujourd’hui..et je redescends en mode vinvin,  le t-shirt collé au ventre sous une bonne pluie chaude.

C’est pas une belle aventure ça?