A la recherche de la fontaine de Fontaine

Pour ceux qui ne connaissent pas la région Grenobloise, Fontaine est une ville située dans la périphérie sud de Grenoble.

J’y passe d’ailleurs 8 heures par jours assis devant un écran, et quelques fois un peu plus lorsque je me m’évade durant la pause 12/14 en prenant la direction des Vouillants (premiers contreforts du Vercors) pour une mini-sortie trail.

Je suis bien souvent à la recherche du temps passé, et c’est en parcourant le livre « Fontaine au temps jadis.. » que m’est venu cette idée de sortie.

fontaine

Un Fontainois de vieille souche relate dans ce livre de 1978 : « Autrefois, il y avait sept fontaines..il n’en reste aucune aujourd’hui. L’eau descendait des Vouillants de la « Fontaine de cent francs » et alimentait tout le village. Je vous y emmènerai un jour car il ne faut pas oublier que le mot « Fontaine » trouve ici ces origines… »

Il ne m’en fallait pas plus pour trouver l’envie de chausser mes baskets et partir ce jeudi midi en mode explorateur 😉

J’avais bien sur fait quelques repérages avant, notamment grâce aux indications des cartes IGN.

Je trouvais bien ce signe : fotnaine dont la légende correspond à la présence d’une fontaine et aussi ce « rond bleu » source dont j’ignore encore la signification et qui évoque pour moi une présence d’eau (source?)

Le départ m’est bien connu, puisque la plupart de mes sorties 12/14 partent d’ici, avec une belle ascension en lacets qui ne laisse pas trop le temps pour l’échauffement.

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Les baies roses du fusain sont encore, à ma grande surprise, bien présentes. J’ai plus coutume de les voir entre octobre et novembre..

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Même si ce midi le temps est au beau, les zones ombragées sont encore bien givrées, et j’ai plusieurs fois durant cette sortie eu l’impression de passée d’une saison à une autre en quelques mètres seulement.

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J’attaque maintenant la partie boisé de mon itineraire et jette un coup d’oeil sur ma carte, car les chemins sont nombreux dans le secteur.

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ça grimpe dans un single  et je ne dois plus être tres loin….En effet…Là sur ma droite :

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Oui! ça ressemble bien a une fontaine! Elle est aujourd’hui quasiment enterrée et noyée dans la végétation.. L’eau semble bien presente encore aujourd’hui.

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Serait ce la fameuse « Fontaine de cent francs »? C’est fort probable d’après mes recherches, mais qui pourrait m’éclairer de nos jours..

Quelques mètres plus haut je trouve ce réservoir rempli d’eau, lui aussi à l’abandon..Il y a bien une source ici! 🙂

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Je poursuis mon chemin en direction maintenant de cette autre soi disant source..Histoire de rallonger un peu le parcours.

En chemin je profite du panorama sur la cuvette grenobloise. Cuvette qui a cette époque de l’année, et compte tenu des conditions climatiques actuelle, a revêtue son couvercle de basses couches froides et polluées..Contre partie de ces belles journées anticyclonique d’hiver!

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Je repars dans la foret avec un bon moment de jardinage…J’ai du mal a m’orienter. Je repasse plusieurs fois dans le même chemin qui semble être celui qui mène a cette source…Je trouve enfin l’endroit..Un peu décevant..Beaucoup de pierres par ici, un sol instable, de la mousse et avec quelques trous dans le sol..L’eau doit pouvoir circuler par ici, mais avec les températures négatives bien difficile d’en savoir plus..Je reviendrai au printemps pour confirmation, et j’attends aussi une réponse d’IGN concernant la signification de ce symbole sur leur carte..(voir leur réponse dans les commentaires).

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Il est temps de rentrer avec quand même le plaisir d’avoir trouvé cette fontaine, but principal de cette sortie. L’objectif est atteint. Avant d’entamer une belle descente je profite encore de ces paysages que je trouve bien automnal pour l’époque :

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Ma curiosité et mon intérêt pour l’histoire des lieux où je cours, me font toujours découvrir de nouvelles choses. Voila encore une sortie qui m’aura emmené bien plus loin que ces 7km et 300D+…Bien plus loin dans le temps..A une époque aujourd’hui révolue, mais dont heureusement la non-urbanisation de certains lieux aura permis de préserver quelques traces……. Des traces, pour ne pas nous faire oublier que pour se projeter dans le futur il faut aussi savoir regarder derrière soi.

14 réponses à “A la recherche de la fontaine de Fontaine”

  1. Superbe idée de course/reportage. Merci de nous le faire vivre.

  2. C’est ce qu’on appelle une course inspirée et inspirante 🙂

    1. Merci les cousins! 😉

  3. Tu fais encore des chasses au trésor et tu as bien raison. Pourquoi devrait-on toujours courir pour courir? Bien écrit et illustré : joli travail!

    1. Oui Fred! Un peu de patrimoine, un peu de sport, voila un bon mélange je trouve. En tout cas, ça me convient bien 😉

    1. @ Rhonny
      Merci, j’aime souvent courir à la recherche de quelque chose.

  4. REPONSE D’IGN :
    Bonjour,
    Nous répondons à votre courriel concernant la signification du symbole ressemblant à un cercle constitué de pointillés bleus.

    Ce symbole, utilisé sur les cartes de base 1/25000, représente un fond de cuvette humide, une petite dépression fermée non représentable par des courbes de niveaux ou une doline.

    Cordialement,

    IGN – Service Client

  5. Bonjour, pour info Fontaine tire bien son nom des fontaines qui en decoullent, ensuite Sassenage c’est là ou les gens nageaient et noyarais c’est a cette endroit que l’ont retrouvaient les noyés, tout cela en vieux patois Français bien entendu.

    Sportivement Rachid

    1. @Rachid
      Merci pour ces précisions complémentaires!

  6. Quelques précisions sur les sources des bois des Vouillants (hélas, le site qui donnait ces informations a disparu – sauf erreur c’était le site de l’association « Mémoires » de Fontaine – à vérifier).

    « La source de « cent francs »
    Située dans le bois des Vouillants, à cent cinquante mètres environ en dessus « du coup de sabre » sur la route d’antan qui permettait d’accéder au plateau de Saint-Nizier-du-Moucherotte.
    Elle est localisée en dessous du chemin de la DFCI (Défense Forêt Contre l’Incendie). »

    Elle n’est pas indiquée sur la carte IGN. La source était captée. Il y a un petit ouvrage bétonné avec une petite porte verte (et rouillée).

    Il y a aussi une source de « mille francs » pas très loin.

    Coordonnées approximatives 45,1911°N 5,6681°E

    D’après Wikipédia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Fontaine_(Is%C3%A8re)
    – « La paroisse, puis la commune de Fontaine doivent leur nom à une source située à la sortie du Bois des Vouillants et dénommée la « Fontaine à cents francs ». »
    – « le ruisseau de la fontaine de cents francs : source au bois des Vouillants, affluent du Vivier »

    Voir aussi: http://ville-fontaine.fr/decouvrir/histoire/eau
    « Les ruisseaux

    Des ruisseaux parcouraient autrefois la commune : le Vivier, la fontaine à 100 francs (située dans le parc du LEP Jacques Prévert), la via Etretta, la petite et la grande Saulne… La présence de ces cours d’eau permit le développement de certaines activités comme le traitement du chanvre (fibre textile) et des peaux. »

    1. @Bruno
      Merci pour toutes ces informations complémentaires. je pense voir où se situe cette source, au dessus du Coup du sabre, il y a en effet un ruisseau sur le chemin qui mène a la ferme Durand. en tout cas il y a bien un captage d’eau où je suis passé et une petite fontaine. Il n’y a malheureusement plus beaucoup de personnes pour pouvoir nous raconter tous ça de vive voix et les écrits sont peu nombreux sur ce sujet.
      Merci encore d’être passé par là! 😉

      1. Encore quelques précisions tirées d’un document nommé Sources Fontainoises (mais impossible de le retrouver sur le Web). Les auteurs semblent être Serge Chaléon et Yves Poncet. Il y a 3 photos que je peux pas joindre (possibilité de les envoyer par mail) mais voici le texte, un peu long certes mais ne manquant pas d’informations, en particulier, dans la dernière partie sur la fontaine du hameau des Vouillants (« […]la fontaine du hameau des Bois de Vouillant fut encaissée en maçonnerie et recouverte de pierres en lauze[…] »); c’est probablement celle que tu as trouvée.

        Bonne lecture.

         »
        Sources Fontainoises
        L’EAU VIVE, elle court, elle court !

        La source de « cent francs »
        Située dans le bois des Vouillants, à cent cinquante mètres environ en dessus « du coup de sabre » sur la route d’antan qui permettait d’accéder au plateau de Saint-Nizier-du-Moucherotte.
        Elle est localisée en dessous du chemin de la DFCI (Défense Forêt Contre l’Incendie).
        Actuellement une eau claire et fraîche jaillit et coule d’un ouvrage en mortier, fermé par une porte métallique.
        La canalisation en fonte grise avec un petit bout cassé est encore visible. L’eau court librement dans le chemin en direction du village. Cette conduite descend pour rejoindre une chambre de distribution permettant de répartir l’eau en plusieurs directions. Cette chambre est encore visible avant de s’engager par le coup de sabre.
        Une des dérivations alimentera un bassin lavoir installé à l’angle de la rue de l’abbé Vincent et la rue de l’Abbaye, rue de la Poya (en argot rue de la montée).
        Une autre branche part en direction du domaine de la propriété DEGAUD avec son imposante maison bourgeoise qui deviendra plus tard le Lycée Professionnel Jacques Prévert.
        Une troisième se dirige en direction de l’ex-café Olliak et du parc de la propriété Planta (avec quelques réserves : un habitant du quartier nous informe que la cascade à paliers aurait été alimentée par l’eau de l’ancien barrage d’Engins.)
        Tous ces travaux ont été lancés en 1820 par la municipalité de Joseph Fanga, à la demande du Sieur Michal pour une valeur de cent francs, ce qui donnera le nom à la source.

        La source de « mille francs »
        Située à environ cent cinquante mètres de la source de cent francs et également le long du chemin de la DFCI. Le même type d’ouvrage la protège et fragment de canalisation d’une dizaine de centimètres laisse couler son eau fraîche. Elle aurait été raccordée à celle de cent francs pour l’alimentation du village.
        Aucune trace de son trajet et de sa destination.

        Les SOURCES du VILLAGE
        La source Ferriers ou Ferrière
        Située au-dessus de la propriété de la maison bourgeoise Degaud. Cette appellation proviendrait soit du nom donné au chemin, soit du nom du secteur, soit du nom d’un habitant du village. Elle était surtout utilisée pour abreuver cochons, moutons ou tous autres animaux domestique ou sauvage.

        La source des Sureaux
        Sa localisation a été assez longue car très peu connue. Elle serait située à environ une centaine de mètres au-dessus de la source de cent francs mais sans ouvrage elle coulait librement. Elle devait être canalisée sur une certaine longueur car lors de la construction du chemin de la DFCI celle-ci aurait été cassée et peut être remplacée sur la traversé de la voie. Rien ne permet de retrouver son trajet et sa destination.

        Les SOURCES du PIED de la FALAISE
        Les diverses sources du chemin sous les rochers de Fontaine
        Parallèlement à ce chemin était localisé sept sources. Certaines libéraient d’importante quantité d’eau fraîche qui se répandait dans le chemin sous le rocher de Fontaine (plus tard la rue commandant Lenoir. Les voiries étaient régulièrement inondées au désespoir des riverains et des industriels de la zone. Lors de gros orages sur le secteur ou sur le plateau de Saint-Nizier, les pompiers étaient souvent sollicités pour faire face aux inondations.

        Les SOURCES de la PLAINE
        Dans la plaine, de très nombreuses petites sources fournissaient l’eau aux habitations, alimentant ensuite des rus (petits ruisseaux) qui serpentaient le long des chemins.
        Une source a été localisée rue Antoine Polotti angle rue Jean Bocq, une seconde rue d’Alpignano angle rue Antoine Polotti.
        Une autre plus abondante, se situait dans un terrain vague au milieu de bosquet de joncs dans laquelle on entendait les grenouilles croasser la nuit et où voltigeaient les libellules. Une armoire de commande de l’éclairage des rues était fixée sur une façade du poste EDF installé dans le secteur. Lorsque les électriciens de la ville devaient la dépanner, une boutade revenait souvent dans la bouche des électriciens communaux.
        « Nous avons le coupe-coupe, les bottes, nous partons dans la jungle et si vous ne nous voyez pas revenir c’est tout simplement que nous avons été attaqués par un lion ou un crocodile. »
        Et ils partaient dans un grand éclat de rires.

        Serge Chaléon et Yves Poncet

        L’eau des Vouillants : ça coule de source !
        En 1820 le sieur Michal cédait à la ville les deux sources des bois de Vouillants, à savoir la fontaine de Cent francs et celle des Ferriers (Ferrières ?). Une rétrocession placée sous condition : « les eaux de ces sources devaient être amenées au Village de Fontaine au moyen d’un canal qui serait prolongé le long du chemin dit des Portes jusqu’à la propriété du demandeur ». Le même document (délibération du Conseil municipal) précisait que la conduite d’eau serait divisée en deux branches, dont une servirait de déversoir dans le fossé en cas de «trop plein ». Le sieur Michal quant à lui devait réaliser un lavoir avec un toit pour accueillir au minimum six laveuses. Parallèlement la fontaine du hameau des Bois de Vouillant fut encaissée en maçonnerie et recouverte de pierres en lauze pour que « rien ne vienne troubler les eaux de l’aqueduc », La fontaine dite des Ferriers quant à elle fut fermée définitivement par un mur en pierre de quinze à seize pouces d’épaisseur par Joseph Margari un Sassenageois auquel fut commandé le travail, afin d’éviter que les bêtes ne viennent troubler l’eau. Bien vite le débit de cinq hectolitres et demi d’eau par heure à la fontaine, sans compter un volume identique déversé dans le lavoir s’avéra insuffisant, et les habitants riverains durent aller chercher l’eau aux puits particuliers, heureusement en nombre important de ce temps-là. La bouche à incendie n’étant pas alimentée avec le débit et la pression nécessaire, on eut l’idée d’un captage haut, mais Monsieur Pellat successeur de Michal refusa de céder ses droits, ce qui contraignit la municipalité à construire une citerne de 60 M3 pour stocker les eaux des sources. Le 23 novembre 1884, le conseil décidait de l’établissement de trois lavoirs publics dans la commune, un au village (disparu depuis l’aménagement du carrefour vers le LEP jacques Prévert), un au Pont du Drac, le troisième au hameau de l’Eglise. Tous aujourd’hui disparus.
        Serge Chaléon
        « 

  7. @Bruno
    Merci! C’est super sympa de nous faire partager toutes ces infos. J’avais aussi lu qu’il y avait eu un aqueduc pour faire descendre l’eau…Mais je n’avais pas plus de détail.Je suis bien sur intéressé par les photos! Et grace a toi j’ai aussi l’explication de la dénomination fontaine de « cent francs »! 🙂

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